Critique | Musique

Babyshambles – Sequel to the Prequel

Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

ROCK | Doherty, l’ancien Libertines, enfant terrible et surdoué du rock anglais, sort de sa torpeur et réveille les Babyshambles. Retour au premier plan(t).

Babyshambles - Sequel to the Prequel

Il y a cinq ou six ans, tout le monde se demandait quand la grande carcasse de Pete(r) Doherty quitterait la rubrique des chroniques judiciaires et des faits divers pour atterrir dans les pages nécrologiques et foncer vite fait bien fait pourrir quelques pieds sous terre dans un cimetière genre Père Lachaise. Rejoignant l’un de ces poètes maudits qu’il admire tant. Oui mais voilà. L’ancien trublion des Libertines, avec qui il a secoué le rock anglais à coups de pied au cul début du siècle, a une santé de fer et pourrait bien se révéler aussi coriace que ce survivant de Keith Richards. Racontant d’ici 30 piges dans un bouquin sulfureux ce que la came et la picole n’ont pas effacé de son disque dur.

En attendant, depuis quatre ans et la sortie de son album solo Grace/Wastelands, ce grand fan de Baudelaire, d’Oscar Wilde et de William Blake n’avait plus enregistré de disque ni branlé grand-chose à part des tentatives de désintox en Thaïlande… On pensait le voir de retour en solitaire l’an dernier (c’est lui qui l’avait annoncé). Caramba encore raté. Après avoir entamé sa carrière d’acteur en 2012, donnant la réplique à Charlotte Gainsbourg dans Confession d’un enfant du siècle, adaptation par Sylvie Verheyde du roman autobiographique d’Alfred de Musset, l’imprévisible Peter réapparait flanqué de ses Babyshambles. Brandissant fièrement un troisième album de bonne tenue dont la pochette est signée par l’artiste contemporain britannique Damien Hirst. Celui-là même qui réalisait en 95 le clip du Country House de Blur…

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Quinze os cassés

Produit comme le 2e Babyshambles et Grace/Wastelands par Stephen Street, connu pour son travail avec les Smiths mais aussi sur les cinq premiers disques de la bande à Damon Albarn (le monde est petit), Sequel to the Prequel s’ouvre sur le furieux Fireman. Un morceau punk très Libertines aux relents sex pistoliens qui ne donne pas spécialement le ton d’un album plutôt calme et propre dominé par la voix splendide et déglinguée du grand Pete(r). Un disque qui a bien failli ne jamais voir le jour. Le bassiste Drew McDonnell et son vélo s’étant fait, en 2011, envoler par un chauffard peu regardant sur les feux rouges… Quinze os cassés. Joli score.

Parenthèse fermée, tout a été enregistré à Paname. Les démos dans l’appartement de Doherty. L’album au studio Question de son (Anthony Joseph, Keziah Jones, Tony Allen et beaucoup de merdes sans nom…). On a parfois l’impression que des chansons pareilles, Pete peut en écrire tous les jours entre son café et son crack du petit-déjeuner. Mais, Farmer’s Daughter excepté, ce Sequel to the Prequel tient solidement la route. Dr No prenant même celle de la Jamaïque dans une ambiance reggae ska à la Desmond Dekker/Specials. Peter’s not dead.

  • BABYSHAMBLES, SEQUEL TO THE PREQUEL, DISTRIBUÉ PAR EMI.
  • LE 16/01 À L’AB.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content