Gran Torino

Walt Kowalski est un ancien de la guerre de Corée, un homme inflexible, amer et pétri de préjugés surannés. Après des années de travail à la chaîne, il vit replié sur lui-même, occupant ses journées à bricoler, traînasser et siroter des bières. Avant de mourir, sa femme exprima le voeu qu’il aille à confesse, mais Walt n’a rien à avouer, ni personne à qui parler.

GRAN TORINO, DRAME DE CLINT EASTWOOD. AVEC CLINT EASTWOOD, BEE VANG, AHNEY HER. 2008.

Ce lundi 6 juin à 20h20 sur La Une.

On peut friser les 80 printemps et pouvoir encore jouer, de manière très crédible, un personnage d’homme d’action, protecteur des faibles et justicier capable de faire le coup de poing contre des petites frappes plus jeunes de 60 ans! Enfin, quand on s’appelle Clint Eastwood, du moins… Le grand acteur et réalisateur se fait plaisir avec Gran Torino. Et il nous fait plaisir également. Le voici donc en Monsieur Kowalski (le l’appelez pas Walt, il déteste!) Même le jeune curé qui vient de célébrer les funérailles de son épouse aimée doit l’appeler ainsi. Et quant à se confesser… L’insistance du prêtre ne saurait avoir de prise sur le septuagénaire bourru, grommelant sa désapprobation du monde extérieur avec une moue carnassière. Walt, pardon, Monsieur Kowalski, n’aimait que sa femme fraîchement disparue. Il tolère tout juste ses 2 fils gras et mous, et réprouve les piercings de sa nièce adolescente. Xénophobe et raciste, il n’aime pas non plus tous ces Asiatiques qui sont venus habiter son quartier, et n’entretiennent même pas leur pelouse. Que lui rappellent-ils de son passé militaire, quand il fit la guerre de Corée, ramenant des souvenirs terribles qu’il préfère taire aujourd’hui? Par un concours de circonstances qu’on ne dévoilera pas ici, ces voisins aux yeux bridés vont avoir sur la vie de cet homme amer, aigri, une influence salutaire. Au point de pouvoir l’appeler Walt. Au point aussi, peut-être, de lui faire retrouver, in extremis, un sens à sa vie… Gran Torino propose un cocktail inattendu mais très efficace de film d’action, de drame psychologique et de comédie au second degré. Tirant son titre du modèle de voiture Ford que le héros garde dans son garage, le film offre à Eastwood l’occasion de réendosser simultanément un double personnage omniprésent dans sa filmographie. Celui du justicier armé, affrontant l’ennemi sans faiblesse, et celui de l’homme hanté par un sombre et violent passé qui le mine, et dont il pourrait -ou non- obtenir la rédemption au terme du récit. Du cousu main pour un décidément bien grand bonhomme!

Louis Danvers

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