Esperanzah ! J3 – Esperanzah ! Dream

Un concert exceptionnel de The Ex avec le saxophoniste éthiopien Getatchew Mekuria. Puis une grande fête populaire orchestrée par Goran Bregovic… Esperanzah ! s’est terminé en sueur plus qu’en douceur.

 » Une Kriek s’il vous plaît.  »  » On n’en a plus.  »  » Un tango ?  »  » Plus de grenadine non plus.  »  » Bon, ben un coca…  »  » On ne sert pas de coca à Esperanzah ! « 
Mais ouaiii… On le sait et chaque année, il y a toujours un moment où on se fait avoir… Enfin, vu qu’on est des habitués, on ne cherche plus un quart d’heure comment faire pour se laver les mains après être allé pisser. Si les festivaliers tapent du pied devant l’évier, c’est pas à cause de la musique mais parce qu’il faut pomper… Ben oui. C’est un autre monde le rassemblement des musiques nomades, engagées et plurielles.

Et si on passe un peu à côté de Jaqee, suédoise née à Kampala, en Ouganda, qui aime la soul, le R&B et Billie Holiday, puis aussi de La-33, les rockeurs de la salsa, on se prend une nouvelle fois une belle claque avec les Hollandais de The Ex (qui joueront le 1er octobre à Hasselt avec Shellac) et le saxophoniste éthiopien Getatchew Mekuria. Tout ceux qui ont craqué pour la série Ethiopiques, sur laquelle Jim Jarmusch a donné un grand coup de projecteurs avec la B.O. de Broken Flowers (Mekuria, c’est le volume 14, enregistré en 1972 et sous-titré Negus of ethiopian sax.), devraient se jeter sur l’album Moa Anbessa. Adaptations plus ou moins libres de grands thèmes éthiopiens enregistrés par la troupe en avril 2006 au Jottem de Wormerveer (Pays-Bas) et au… Grand Mix, à Tourcoing.

La rencontre entre le Coltrane des sables et le rock tendu de The Ex est aussi passionnante sur scène que sur disque. Plus épileptique encore. Les poussières accompagnent les septante ans de Getatchew mais pas son saxophone. Comme en attestent Ethiopia Hagere et Aha Begena… S’ils sont une dizaine, côté cour, pour épauler LA Légende vivante, tout le monde après coup parle surtout du danseur élastique. Contorsionniste à la transe communicative. Rien de tel pour accompagner Aynamaye Nesh et secouer un public enthousiaste.  » Le langage corporel est plus direct et spontané que les mots et la musique, «  lance le très zen (du moins à la ville) «  Traditional Dancer  » Melaku Belay en nous glissant sa carte de visite dans les jardins de Floreffe où on le croise pendant le concert de Goran Bregovic.

Le compositeur serbe est l’attraction de ce dimanche. Et on peut dire qu’elle secoue. Pétarade. Pleine de cuivres. Pas besoin d’attraper la floche pour un tour gratuit. Il y a un côté variété balkanique, tagada tsoin tsoin, mais en attendant c’est vraiment la fête. Les uns sautent sur place. Les autres font la chenille. Collaborateur d’Emir Kusturica, Bregovic balance aussi des trucs plus intimistes comme le In The Death Car d’Arizona Dream. Quoi Iggy est même pas là ? Qu’à cela ne tienne, Esperanzah ! a déjà des allures de Fun House

Julien Broquet

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