Inside Man – L’Homme de l’intérieur

Spike Lee a beaucoup de choses à raconter, il l’a suffisamment prouvé. Mais il est également un metteur en images hors pair qui, dans ce thriller haletant, prouve l’étendue de son talent.

C’est sans doute le polar le plus captivant et le plus intelligent (le plus « malin », même) depuis Usual Suspects de Bryan Singer. Nous nous garderons donc bien évidemment de dévoiler ici la « chute » formidable d’un scénario ménageant ses effets avec beaucoup d’habileté… Tout commence par un hold-up d’une singulière audace. Un groupe de bandits masqués s’introduit dans une banque, met en joue personnel et clients, bientôt tous otages tandis que les malfrats explorent les coffres-forts du sous-sol. Vite prévenue, la police débarque en force devant le bâtiment. Pour débloquer une situation tendue, périlleuse à l’extrême, des négociations doivent s’ouvrir. Keith Frazier (Denzel Washington) va les mener côté forces de l’ordre, lui qui est un spécialiste au palmarès éloquent dans ce genre d’affaires. Son interlocuteur, le chef de la bande (joué par Clive Owen), va le mettre à très rude épreuve… Captivant, excitant, brillantissime, Inside Man – L’Homme de l’intérieur marque le retour en forme de Spike Lee, et ses retrouvailles avec un Denzel Washington qui fut déjà l’interprète principal de plusieurs de ses films: (dont Mo’better Blues (1990) et Malcolm X (1992)). Le tandem recomposé fait merveille dans un polar majeur, renouvelant le thème du hold-up « parfait » et dévoilant petit à petit de fascinants secrets. A Washington et Owen, tous deux charismatiques en diable, s’ajoutent des seconds rôles très joliment campés par Jodie Foster et Christopher Plummer. A voir en priorité! A revoir aussi. Car comme dans le cas de Usual Suspects, la connaissance de la fin permet au spectateur de chercher (et de trouver) les indices placés dans le film et qu’il n’avait pas remarqués à la première vision…

Louis Danvers