Rock Werchter J4 : Depeche Mode mineur

Depeche Mode © Olivier Donnet
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Le débat a couru tout le week-end : qui des Editors ou de Depeche Mode figurait la vraie tête d’affiche du dimanche soir ?

Avec ses quasi 30 ans de carrière, et un dernier album chiadé, Delta Machine, DM avait en tout cas pas mal d’arguments en sa faveur. Avec soin et application, il a pris soin de les détricoter un à un… Pas les chansons, heureusement. Depeche Mode a pondu assez de morceaux miraculeux que pour ne jamais s’écrouler. Balancé en début de concert, Walking in my Shoes fait par exemple illusion. Le concert tarde pourtant à vraiment décoller. Ce n’est pas la faute de Dave Gahan, plus enthousiaste que jamais. Il se tortille, tourne autour de son pied de micro, s’époumone, va chercher le public, en fait des tonnes. Derrière par contre, cela se traîne. Sur Question of Time, Gahan s’agite ainsi dans le vide, personne ne suit vraiment. De son côté, la mère Gore met le temps à se dérider, tandis qu’Andy Fletcher se contente de jouer ses deux notes réglementaires. Encore une fois, les tubes sont là, même l’embarrassant Just Can’t Get Enough. Mais à part l’une ou l’autre exception (I Feel You, Personal Jesus), la sauce ne prend que difficilement, laborieusement, les morceaux peinant à retrouver leur ADN, leur dynamique interne. Dans la dernière ligne droite, le concert se resserre un peu. Mais même Never Let Me Down en toute fin de n’arrive que péniblement à retrouver l’emphase habituelle… Le pire a lieu avec Enjoy The Silence, qui bénéficie d’une version rallongée, remix boiteux et déplacé, qui se termine en mode cocotte-funk, Martin L. Gore se prenant pour Nile Rodgers. Get Lucky vraiment ?

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