Critique

Tonnerre roulant sur Bagdad

© KS Vision / Jean-Pierre Krief
Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

Ce documentaire de Jean-Pierre Krief nous entraîne d’intense façon dans les années où les États-Unis se sont décidés à envahir l’Irak. Évocation.

DOCUMENTAIRE DE JEAN-PIERRE KRIEF. ***

Ce mardi 19 mars à 20h50 sur Arte.

Il y a cette scène. Saddam Hussein, entouré de ses plus hauts dignitaires militaires, occupé à tester un… lance-pierre. On est à quelques jours de l’invasion américaine. Et le dictateur en est réduit à faire semblant. Faire semblant qu’il pourra tenir contre la plus puissante armée du monde avec des jouets. S’affichent alors, en filigrane, les reliefs du pouvoir, de ce qu’il comporte d’illusion et, dans le cas présent, de pathétique. Plus tard, quand l’un de ses généraux lui conseillera de tout miser sur une résistance de guérilla, le Rais fera d’ailleurs encore mine de s’offusquer…

Jean-Pierre Krief revient sur cette période en s’appuyant essentiellement sur des images inédites et sur des témoignages de première main. Anciens militaires, politiques, agents de renseignement, journalistes, scientifiques ou simples citoyens. Du déploiement des forces yankees aux stratégies de résistance de l’armée irakienne, des espoirs suscités dans la population par la perspective d’un changement à la chute de Saddam Hussein, Krief adopte souvent le point de vue local pour raconter une histoire qui, jusqu’à présent, avait le plus souvent été présentée à travers deux spectres: celui de la scandaleuse absence d’armes de destruction massive, prétexte à l’invasion américaine, et celui du terrorisme, conséquence de la guérilla aveugle entreprise par Al-Qaida. Il en résulte un documentaire fort, en deux parties, qui permet de remettre ce conflit meurtrier en perspective.

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