The Pains of Being Pure at Heart: Heurs et malheurs des coeurs de beurre

Les éternels grands ados de The Pains Of Being Pure At Heart jouaient ce mardi soir dans l’Orangerie du Botanique. Compte rendu rose pastel.

« You’re not the only one / You’re just my only one / Even in dreams / I could not betray you », chante Kip Berman sur Even In Dreams. Cuculs? Concons, les Pains Of Being Pure At Heart? Peu nous chaut! Ces mots, à dire vrai, si on avait encore le palpitant romantique de nos 15 ans, on s’empresserait de les graver aussi fièrement qu’amoureusement au Tipp-Ex sur notre latte 30 centimètres en bois verni à côté du prénom de la fille à qui on rêve secrètement de tenir un jour la main dans la cour.

C’est toute la force de TPOBPAH, à l’oeuvre mardi dans l’Orangerie du Bota sur le coup de 20h15: réveiller la fulgurance endormie des émois juvéniles. Certes, tous les morceaux, bombinettes de pop-shoegaze invariablement jouées pied au plancher, se ressemblent peu ou prou, mais ne s’en consument pas moins avec une jolie fougue adolescente, ravivant la flamme trop tôt éteinte de Sarah Records, cultissime label bristolien ayant révélé, à la charnière des années 80 et 90, des groupes aussi indispensables que The Field Mice, The Orchids ou autres Sea Urchins, tout en lorgnant avec de plus en plus d’insistance (mais toujours avec goût, si si) du côté du Siamese Dream des Smashing Pumpkins. Comme sur Heart In Your Heartbreak et ses paroles crève-coeur à même de faire fondre dans l’instant le plus réfrigéré des garçons glaçons (« She was the heart in your heartbreak / She was the miss in your mistake »).

Sur scène, qu’il rende un sobre hommage au Pukkelpop -le groupe de Brooklyn était censé jouer à Kiewit une poignée d’heures à peine après la catastrophe que l’on sait- ou fasse aveu de légère impuissance -« It’s too early for a rock’n’roll show »-, Berman, brindille divinement métrosexuée, est invariablement désarmant. Mieux, comme dans tout bon teen movie vaguement indé, plus le mec se montre fragile et hésitant, voire brouillon, bancal et maladroit (le gars Kip chante limite faux sur la moitié des titres), et plus le charme opère. Bruxelles, coeurs à vif.

Une sensibilité d’artichaut jamais guimauve habillée de couleurs pastels? Un déluge de guitares rêveuses contant les heurs et malheurs d’inconsolables coeurs de beurre? On succombe sur le champ, comme la dernière des midinettes.

Nicolas Clément

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