Dead Rising 2: Zombie is not dead!

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Miss Bricola du jeu vidéo de zombies, « Dead Rising 2 » râle avec bonheur au fil d’un imbroglio sanglant… mais un peu daté.

Premier argument tangible brandi par la Xbox 360 lors de sa naissance en 2006, Dead Rising a triplement marqué la console. Empruntant le scénario du Zombie que Romero réalisait en 1978, ce jeu d’action dénonçait alors habilement les travers de la surconsommation de masse au fil d’un gameplay entre victimes à sauver et objets usuels improvisés en armes drolatiques. Ce huis-clos gorgé d’hémoglobine n’a, depuis, jamais connu d’équivalent dans le petit monde des jeux gore sur next gen. Succéder à pareille claque relevait donc de la gageure.

Quatre ans d’attente pour au final trancher du zombie avec un goût de déjà-vu. Ouvrant ses premières bastons dans un centre commercial, Dead Rising 2 plonge ainsi directement en terrain connu. Tout ce qui tombe sous la main permet d’écarter, voire de tuer des zombies. Les joueurs fétichistes adeptes de nettoyage total pestent. Impossible ici de se débarrasser de tous les morts-vivants, on se fraye un chemin, entre des râles menaçants.

Zombie It Yourself

Porteuse d’une frustration géniale brossant l’identité même de Dead Rising, cette insécurité permanente quitte le centre commercial du premier opus pour se propager aux rues d’une ville de luxure et de néons. Mais les améliorations et nouveautés manquent. Toujours emmené par un chrono infernal déployant des missions parallèles et périssables, le gameplay de Dead Rising 2 tente timidement d’évoluer. Un arsenal inédit et jubilatoire se dessine ainsi (un extincteur gelant les ennemis en Crystal à briser) de même que du bricolage d’armes combinant deux items, façon clou + batte de baseball. Pas de quoi décrocher les mâchoires.

On aimerait y croire à ce « 2 ». Mais la prise en mains pataude inchangée du héros se double d’une gestion des armes toujours aussi bâclée amenant souvent à un gaspillage involontaire des rations de vie lors de phases d’empoigne façon Evil Dead. L’escorte et la protection de rescapés dans ce bain de zombies et de psychopathes (humains) prend donc rapidement la forme d’une torture, d’autant que le système de sauvegarde se montre très exigeant. Les retro gamers prendront leur pied.

Autre gimmick de paille agité par Blue Castle Games, la nécessité pour Chuck Greene de trouver du Zombrex toutes les 24 heures afin que sa fillette ne mute pas en cannibale claudiquant. Depuis son bunker copié-collé du premier épisode, l’ex-participant à Terror is Reality, télé-réalité de massacre de zombies, devra aussi prouver qu’il n’est pas l’auteur de l’attentat ayant mené à la déferlante de morts-vivants.

La force de Dead Rising 2 est d’ailleurs là. Dans ce scénario brassant une journaliste suicidaire, des survivants paranos et des défenseurs des droits des zombies. Une trame plus travaillée que l’esthétique bas de gamme et le gameplay poussiéreux (malgré un multi passable ajouté) qui la soutiennent. Dites Dead Rising « 1.2 » et pas « 2 ».

Dead Rising 2, édité par Capcom et développé par Blue Castle Games. Age 18+. Disponible sur PC, PlayStation 3 et Xbox 360.

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Michi-Hiro Tamaï

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