Critique

Arrietty, le petit monde des chapardeurs

ANIMATION | Les studios Ghibli signent un conte animé enchanteur autour de l’amitié entre un jeune garçon et une minuscule chapardeuse vivant sous les planchers.

C’est un petit événement: nouvelle production Ghibli, Arrietty, le petit monde des chapardeurs voit apparaître un nom inédit en tête de générique, celui de Hiromasa Yonebayashi, animateur promu réalisateur pour la circonstance -un fait moins anodin qu’il n’y paraît si l’on considère que Hayao Miyazaki et Isao Takahata se sont partagé la quasi totalité des longs métrages du studio d’animation japonais. L’heure n’est pas à la révolution pour autant: scénarisé et supervisé par Miyazaki, le film s’inscrit dans la tradition maison, tant au plan de l’esthétique que de la conscience écologique qui l’anime.

Librement inspiré de l’oeuvre de la romancière britannique Mary Norton (déjà transposée par Peter Hewitt en « live action » au grand écran sous le titre The Borrowers, avec John Goodman et Jim Broadbent), Arrietty met en scène une famille de minuscules êtres d’apparence humaine, les chapardeurs, installés sous les planchers d’une maison de la banlieue de Tokyo. Vivant de menus larcins, ils veillent à n’être pas remarqués des hommes, sous peine de devoir quitter leur environnement miniature et trouver un nouveau refuge. Le jour où Shô, un jeune garçon, vient se reposer dans la maison à la veille d’une opération délicate, la curiosité d’Arrietty, une petite chapardeuse, l’emporte toutefois sur sa peur; c’est le début d’une amitié qui va bouleverser leur existence…

Intrépide autant que généreuse et débrouillarde, Arrietty vient compléter la galerie d’héroïnes féminines qui, de la princesse Mononoké à Ponyo en passant par Chihiro, peuplent l’univers Ghibli. A sa suite, le film évolue avec bonheur entre 2 mondes, dont il ausculte les rapports en une série d’aventures haletantes autant que chatoyantes. Attrait des personnages, fluidité des mouvements, décors proprement éblouissants, la réussite est une fois encore au rendez-vous d’un film qui, plus que ses prédécesseurs sans doute, cible ostensiblement le jeune public. Ce qui n’empêche pas Miyazaki et consorts d’y adjoindre un vibrant plaidoyer pour les espèces menacées par le comportement irresponsable de l’homme, en même temps qu’une métaphore sur les temps de crise. De quoi ancrer le conte enchanteur dans une réalité alarmante, sans altérer son charme pour autant, lequel n’en finit pas d’opérer, toutes générations confondues…

FILM D’ANIMATION DE HIROMASA YONEBAYASHI. 1 H 34. SORTIE: LE 06/04. ****

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Jean-François Pluijgers

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