Le Quattro Volte, l’homme qui regardait les chèvres

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Dans la campagne calabraise, le réalisateur italien Michelangelo Frammartino redessine le rapport de l’homme à son environnement, dans une perspective animiste. Il signe un film fascinant, muet mais éloquent.

Sept ans après Il Dono, la chronique minimaliste du quotidien d’un village de Calabre en proie à la désertification, Le Quattro Volte vient confirmer la singularité du cinéma de Frammartino. La campagne calabraise offre à nouveau son écrin à un film qui ausculte les cycles de la vie et de la nature: mouvement immuable entamé aux côtés d’un vieux berger s’apprêtant à trouver un repos éternel, pour ensuite glisser harmonieusement du règne humain au règne animal; et bientôt du règne végétal au règne minéral, en abolissant toute hiérarchie.

Guidé par un souffle animiste, Le Quattro Volte recadre ainsi subtilement le rapport de l’homme à son environnement. Et trouve des arguments esthétiques aussi surprenants que séduisants, ceux d’une oeuvre contemplative dépourvue de dialogues comme de musiques additionnelles qui, si l’on y décèlera l’écho d’un Bresson voire d’un Tati, n’en définissent pas moins un territoire éminemment personnel et fécond. Le plan-séquence qui en constitue le pivot n’est d’ailleurs pas l’unique enchantement d’un film proprement ébahissant.

Le Quattro Volte, drame de Michelangelo Frammartino, avec Giuseppe Fuda, Bruno Timpano, Nazareno Timano. 1h28.

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Jean-François Pluijgers

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