Téléchargement illégal: les studios hollywoodiens pris en flag’

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Stagiaire Le Vif

Les studios Paramount, Warner Bros, Disney, Sony ou encore 20th Century Fox seraient impliqués dans le téléchargement illégal de films et de séries selon TorrentFreak.

Le site américain TorrentFreak, spécialisé dans l’actualité du partage peer-to-peer, révèle que des adresses IP attribuées à de grands studios ont été relevées sur les serveurs d’échanges peer-to-peer. Leurs ordinateurs ont été tracés sur des plateformes de téléchargement à l’aide du logiciel ScanEye, qui permet de définir les adresses IP des ordinateurs sur lesquels tels ou tels films ou séries ont été téléchargés. Les conclusions de l’enquête menée par les experts à l’aide de ce logiciel sont sans appel: des téléchargements illégaux auraient été effectués depuis des adresses IP menant tout droit aux locaux de Paramount, Warner Bros, Sony Pictures, 20th Century Fox et Disney.

Dire que l’information fait tache serait un euphémisme. Depuis des années, les grandes majors vilipendent les affreux pirates du Net qui tuent l’industrie culturelle par le partage de copies illégales sur le Web. Les studios hollywoodiens susmentionnés font même partie de la MPAA, Association interprofessionnelle défendant les intérêts de l’industrie cinématographique américain et réputée comme combattante intraitable contre les téléchargements illégaux.

Les autorités américaines espéraient peut-être qu’en fermant Megaupload, le téléchargement illégal allait s’effondrer. Presque un an après sa clôture, il s’avère que ce n’est pas tout à fait le cas. Chaque jour, BitTorrent est utilisé par des millions de personnes dans le monde. Et visiblement, des personnes qui travaillent dans l’univers du cinéma font partie du lot.

On télécharge un peu de tout… même du porno

Les films visés changent en fonction des studios. A la Paramount, on apprécie particulièrement Hunger Games, Happy Feet ou Battle Force. Chez la Warner Bros, on préfère les films de gros bras comme Expendables 2 ou la série policière NCIS. Et si l’on scrute chez Sony, les goûts sont tout autres puisque c’est L’Age de glace 4 qui arrive en tête, d’après l’étude. Pour l’anecdote, un film pornographique figure également dans la liste.

Bien entendu, certains diront que les studios ont opéré de la sorte pour mieux repérer les adresses IP illégales. En soi, si un particulier partage l’un de leurs fichiers, il est dans l’illégalité et l’une des excuses des firmes pourrait être de s’être inscrits sur un Torrent pour surveiller les pirates du Web. Mais comment expliquer alors que ces majors aient choisi de télécharger des films qui ne leur appartenaient pas? La manière la plus simple aurait été de prendre un film de Disney pour la firme aux grandes oreilles, The Dark Knight Rises pour la Warner et ainsi de suite. Les studios semblent donc bel et bien pris la main dans le sac.

Sony, Fox et Universal déjà repérés par le passé

Comme le rappelle TorrentFreak, ce n’est pas la première fois dans l’histoire des peer-to-peer que des employés de studios sont suspectés. Sony, Universal et la Fox ont aussi été flashés il y a un an sur les autoroutes du téléchargement, finalement pas si mal fréquentées que ces majors ne le clament à longueur de journée. Certains avaient même alimenté les réseaux en organisant la fuite désormais célèbre de Star Wars III: La revanche des Sith et surtout de Wolverine Origins, qui avait filtré sur internet sans ses effets spéciaux finalisés, plus d’un mois avant sa sortie au cinéma.

Peut-on pour autant déclarer que les employés sont coupables de ces actes de contrefaçon? La preuve n’est pas formelle. La faiblesse de ce système est qu’une adresse IP, véritable carte d’identité d’un ordinateur sur le réseau, peut être piratée par un compte externe ou bien encore apparaître dans les trackers sans pour autant pirater quoi que ce soit.

Ivan Chorine (stg)

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