Critique

Farming Simulator, le retour à la terre

Farming Simulator © Focus Interactive
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

Nul n’attendait le phénomène Farming Simulator. Le succès du troisième volet de cette simulation agricole l’a amené sur consoles de salon. Silence, ça pousse!

Exterminer des extraterrestres à coups de sulfateuse dans Gears of War Judgement. Ou dévaliser des banques avec panache dans GTA V. Difficile de saisir le succès de Farming Simulator à l’échelle du gaming mainstream. Cette simulation statique et naturaliste a séduit 400.000 joueurs depuis sa sortie en octobre 2012. Une des meilleures ventes de jeu PC l’année dernière, rien de moins. Adaptée sur consoles de salon en cette rentrée, elle s’est déjà placée cinquième des classements de jeux consoles la semaine dernière en France. Juste derrière Kingdom Hearts HD 1.5 ReMIX et Diablo 3.

Cultiver et récolter les fruits de son lopin de terre n’est pas une nouveauté en matière de gaming. La saga très populaire au Japon des Harvest Moon en témoigne. Farming Simulator 3 se détache toutefois de l’approche fantaisiste et kawaii de ce dernier. Giant Software, son développeur, opte pour un ton hyper réaliste et froid. On sème et on récolte dans une ambiance monacale, bercé par le ronronnement des moteurs et par le chant des oiseaux.

Peu importe l’ambiance, en Allemagne, sa terre de prédilection, ce José Bové sous joystick est aussi populaire que l’écologie. Le titre se jouant comme un FPS crépite au fil d’une communauté de fans qui l’enrichissent de milliers de mods dont des surprenants combats de tracteurs. Au-delà de ces parenthèses, le plaisir d’un travail produisant du concret serait une des clés de son succès. A moins d’être agriculteur (le coeur du public selon son éditeur) ou aspirant au métier, difficile toutefois de plonger dans le gameplay de Farming Simulator 3. Profond, ce dernier recouvre pourtant tous les aspects de la profession.

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Beau comme un tracteur?

Le volet business de FS3 s’étale ainsi au fil de transactions liées à l’achat/vente de sa récolte, de terrains, de bestiaux mais aussi de matériel. Moissonneuses, bennes basculantes, tracteurs pulvérisateurs, épandeurs à fumier… Une centaine de véhicules/outils parfaitement modélisés et sous licence s’exposent en magasin, pour accéder à diverses tâches. La nostalgie est même à l’honneur avec des tracteurs vintage comme le Case IH Farmall H qui remplaçait les chevaux au début du siècle dernier.

Malgré une carte cultivable très vaste, l’immersion reste toutefois difficile, tant la réalisation graphique date. La physique des véhicules permet ainsi à un tracteur de cinq tonnes de dévaler une pente raide sans encombre. Les âmes croisées en ville ressemblent à des mannequins sur roulettes.

Débutant avec une petite exploitation et quelques outils, le joueur tentera de prospérer et grandir en prenant également ses machines en mains. Bien aligner son tracteur devant la faucheuse automatique pour l’amarrer, optimiser ses trajectoires dans le champ pour ne pas perdre de temps, activer les divers mécanismes d’une moissonneuse batteuse… Passé le plaisir de la découverte, les tâches manuelles finissent par lasser. Un peu plus d’action pourrait relever la sauce. A quand un patch vache folle, circle crop, peste porcine, festival rock (qui dégénère) et plan de cannabis caché?

  • Farming Simulator 3, jeu de simulation édité par Focus Interactive et développé par Giants Software, âge 3+, disponible sur PC, Playstation 3 et Xbox 360.

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