La Minute du Chat

Philippe Geluck revient à la mode du jour: son célèbre matou, fort de 2 décennies d’humeurs philosophiques, s’anime enfin. Avec bonheur.

Année après année, le plus célèbre félin du 9e art passe doucement du côté classique de la force. Fini la hype, celle qui fit de son créateur une personnalité médiatique des plus en vue, côté hexagonal. On entend moins parler de Philippe Geluck, dernièrement. Cela posé, tout le monde connaît Le Chat. Alors cette minute quotidienne, compilée chaque samedi sous forme de récapitulatif amélioré, devrait permettre au génial (ou à l’ex-génial, c’est selon) Docteur G d’entrer à nouveau dans les foyers du pays. Le pari était risqué. Le Chat, aussi subtil qu’il puisse être, risquait comme chacun de ses semblables d’être broyé par le format animé. Ou transcendé, ce qui peut arriver aussi. Première surprise évidemment: la voix! C’est ce bon vieux Jean-Yves Lafesse qui s’y colle et, curieusement, on lui trouve parfois des airs d’André Lamy imitant Albert II, dans l’interprétation. Les vannes, on les connaît si on suit l’animal depuis des années. A l’oral, elles perdent autant de leur impact qu’elles en gagnent, selon les cas. « Si je dois mourir noyé, j’aimerais autant que ce soit un jour où j’ai soif! » Bingo! Ça marche. Moins à d’autres moments, mais les quelques capsules qu’il nous a été donné de découvrir ne suffisent certainement pas à plonger dans une analyse profonde. Par contre, la bonne idée du machin, c’est d’avoir volontairement varié les genres d’animation, qui vont de la planche presque immobile à l’animation plasticine, en passant par la photo découpée, etc. Entre philo et humour potache, entre petits mots d’esprit et grandes vannes classieuses, Le Chat, ça reste un petit bonheur qui ne peut faire de mal à personne.

Guy Verstraeten