Pukkelpop: Focus Awards 2013

Le Pukkelpop, snif, c'est fini. © Noah Dodson
Kevin Dochain
Kevin Dochain Journaliste focusvif.be

Les poches trouées (à 2 euros 50 la bière, mon brave…) et le regard dans le fond du verre, l’équipe de Focus dresse le bilan du 28e Pukkelpop et remet ses prix. And the winners are…

Le plus festif: Franz Ferdinand. Quand le groupe emmené par Alex Kapranos entame The Dark of the Matinée en ouverture d’un concert hautement festif, des centaines et des centaines de porte-gobelets se mettent à voler sur toute la plaine de la Main Stage. Le genre de moments guidés par l’énergie collective qui subliment n’importe quelle prestation. // Les photos

Le plus défoncé: Unknown Mortal Orchestra. Ruban Nielson est tout sauf un branleur mais il a une sérieuse propension à s’astiquer le manche. C’est ce qui fait le charme des concerts d’UMO. Moins pop, moins propres et surtout nettement plus psychédéliques, défoncés et rock que ses disques. // Les photos

Le plus ensablé: Bombino. Le Nigérien Omara Bombino Moctar a beau s’être fait produire par le Black Keys Dan Auerbach, expert en salopage de disque (celui d’Hanni El Khatib par exemple) récompensé d’un Grammy en début d’année, le Touareg a gardé le sens du rythme et de ses racines. Guitares résistantes et rock à dos de chameau…

Le plus visuel: Nine Inch Nails. Le live streaming du Lollapalooza, première date de la tournée Hesitation Marks, nous a ôté la surprise, mais la claque a tout de même été de taille: outre un set en béton (de Only à Terrible Lie, en passant par March of the Pigs et un Head Like a Hole final dantesque), le groupe de Trent Reznor a mis la barre très haut quant à son light show. On en a encore les yeux qui pétillent… // La critique du concertLes photos

La plus drôle présentation de groupe: Eels. Le moment gênant/emmerdant/ringard (biffer les mentions inutiles) systématique: « et à la guitaaaaare, truc muche! [solo de guitare] ». Mais quand le E en chef se réapproprie les codes du genre et tourne la chose en grande farce, ponctuée d’une petite chanson pour chacun (de Who Are You, ben oui, à Let it « E »), ça devient immédiatement l’un des moments les plus fun d’un concert déjà extrêmement coloré. // La critique du concertLes photos

Le plus anachronique: Pokey LaFarge. Il a un look et une musique d’un autre temps. Pas des allures de corbac torturé ou de hippie mal lavé. Non, Pokey (que vous avez déjà entendu si vous suivez Boardwalk Empire) regarde bien plus loin dans le rétro. Entretient la tradition du ragtime, du jazz et du country blues des années 20 et 30. Coup de coeur. // La critique du concert

Le plus filmique: Dans Dans. Elle n’est pas à mettre entre toutes les oreilles. Mais la musique instrumentale de Bert Dockx (Flying Horseman), Fred Lyenn Jacques et Steven Cassiers (Dez Mona) dessine de formidables ambiances cinématographiques à la croisée du rock et du jazz. // La critique du concertLes photos

Le plus émouvant: Girls in Hawaii. Vendredi, ils ont été l’éclair dans la grisaille d’une journée musicalement tristounette. Les Girls ont dévoilé des extraits de leur nouvel album, Everest, et offert au Pukkel un intense moment d’émotion. À la fois viscéral et aérien. // La critique du concertLes photos

Le plus bastonneur: The Prodigy. On pensait se payer gentiment la tête de Liam, Maxim et Keith, qui à 43 piges, a toujours le même coiffeur. Les Anglais n’ont pas fait dans la dentelle, ont enchaîné leurs tubes (Voodoo People, Breathe, Firestarter, Smack My Bitch Up…) et déglingué nos oreilles.

Le plus prometteur: Parquet Courts. Ils sont urbains, nerveux, punk et pop. Baignent dans l’esprit des Buzzcocks, de Television, d’un Jonathan Richman et de ses Modern Lovers. Un an après la sortie de leur premier album aux Etats-Unis, les New-Yorkais de Parquet Courts s’attaquent sérieusement à l’Europe. Jeu, set et match… // La critique du concertLes photos

Le plus bel hommage à la catastrophe de 2011: Fucked Up. Sans doute le concert le plus généreux de tout le festival. Et quand Damian Abraham, entre deux tours du chapiteau, prend le temps de faire une pause pour rendre hommage aussi généreux qu’authentique à l’édition 2011 du festival, où Fucked Up était programmé, on a soudain la boule qui remonte à la gorge. Merci mec. // La critique du concertLes photos

La reformation la plus inattendue: Quicksand. Deux albums dans les années 90, références à Fugazi ou Helmet, fin d’activité en 1999 et un troisième disque toujours pas fini dont les démos ont tourné sur le Web. Et, depuis juin dernier une poignée de dates aussi rares que mémorables dont celle du Pukkelpop, ponctuée par la géniale reprise du How Soon Is Now? des Smiths. La rumeur parle d’un album à venir, on l’attend de pied ferme. // La critique du concert

La plus belle tenue scénique: !!!. Si les festivaliers se déchaînent de plus en plus pour porter les déguisement les plus improbables, c’était relativement sobre sur scène cette année. Mais le combo T-shirt moulant, slip aux couleurs du Some Girls des Stones et espadrilles de Nic Offer valait le détour. Parfait pour retourner la Dance Hall en toute insouciance pour un concert qui aura sans doute été le plus fun du festival. // Les photos

Le plus playback: Eminem. Il a été bon prince en 2011 en reversant son cachet au fonds des victimes. Mais quand il revient, Marshall Mathers donne un concert qui a comme un goût d’arnaque: bandes en permanence et aussi authentiquement live qu’une session de karaoké. // La critique du concert

Le groupe auquel il est le plus temps de dire d’arrêter: Deftones. Au rayon vieilles gloires, il y en a dont on se serait bien passé. Les Deftones, on a l’impression de les voir chaque année et de se faire resservir chaque année la même soupe. Seule variation: la taille du bide de Chino Moreno, qui est plutôt du genre XL en ce moment. Mais bon, les gars, faut se rendre à l’évidence: White Pony, Around the Fur, tout ça, c’était sympa, mais maintenant il faut arrêter… // Les photos

Le plus foireux: Regina Spektor. It ain’t no… KRRRRR… cover… KRRR… It ain’t… KRRRRRR… no style… KRRRRRRKRRRKRRR… « Je suis désolée, je vais devoir quitter la scène un instant, il semble y avoir un petit problème technique », confesse la belle rousse après un premier morceau complètement gâché par du matériel défectueux. Et revient après une pause de 5 minutes pour continuer… avec le même problème technique. On aura essayé de tenir, mais comme rien ne change au bout de 4 morceaux, ça continuera sans nous…

Le plus bourrin: Major Lazer. Ben non, les gars de Major Lazer ne font pas dans la subtilité, loin de là… Ils ont par contre transformé la Main Stage en Tomorrowland le temps d’un concert, à coups de Bubble Butt, de confettis et de ballons. // La critique du concertLes photos

Le plus improbable: The Knife. On n’a pas pu y assister (satanés dilemmes cornéliens!), mais impossible de manquer l’annonce qui était affichée aux quatre coins du site du festival: pour son Shaking the Habitual show, les suédois organisaient une séance d’aérobic en guise de warm-up à leur concert pas moins surréaliste. Promis, la prochaine fois, on prend notre body fluo au festival.

Le crowdsurfing le plus long: Skunk Anansie. Elle a beau sonner franchement daté, on ne peut pas retirer à Skin son énergie, qui ne semble pas avoir faibli d’un poil alors qu’elle affiche plus de quarante ans au compteur… La preuve quand la chanteuse de Skunk Anansie s’embarque dans un crowdsurfing géant: de la scène à la table de mixage, il y a toute de même une belle trotte!

Le rôle le plus ingrat: Foals.« Alors les gars, on engage un membre supplémentaire ou pas? -Oui, mais on est déjà cinq sur scène, tu vois… Et c’est moche, un percussionniste! » On imagine d’ici les discussions au sein de Foals qui ont mené à ce que leur sixième membre se retrouve avec ses maracas, guiro & co. accroupi derrière la batterie et les claviers pendant plus de la moitié du concert… Quoi, vous ne l’aviez pas vu? C’est normal, apparemment. // Les photos

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