Critique | Musique

Clare Louise – Castles in the Air

FOLK | Exilée depuis quelques années à Bruxelles, la Joni Mitchell française Clare Louise a enregistré son premier album, Castles in the Air. That’s all folk.

« Le schizophrène construit des châteaux dans les nuages. Le psychotique y vit. Et le psychanalyste touche les loyers », écrivait le dramaturge américain Jerome Lawrence. Clare Louise vient de sortir un premier album intitulé Castles in the Air mais elle va bien. Merci pour elle.

Ce disque, ces 12 chansons, elle les a enregistrées en début d’année sous la direction artistique de Marc Huyghens, l’ex-leader de Venus qui pilote aujourd’hui la destinée de JOY. Flanquée de ses fidèles musiciens, la violoncelliste Charlotte Danhier et le chanteur de BaliMurphy, Cédric Van Caillie, à la guitare et à la mandoline, elle a aussi convié quelques invités à la mise en boîte: Tuur Florizoone, Françoise Vidick (JOY), Mathieu Catala (BaliMurphy).

Si la Bruxelloise d’adoption née à Avranches, en Normandie, revendique l’influence des grands délicats des années 60 et 70, elle est aussi fan de musique irlandaise. Ce qui pouvait d’ailleurs faire un peu peur. A l’une ou l’autre exception près, elle nous épargne heureusement le genre de trip celtique uniquement supportable après 4 ou 5 Guinness au fût.

Avec le Bony King of Nowhere, The Bear That Wasn’t ou encore le trop discret Moon on earth, les gratteux belges avait déjà démontré qu’on savait tisser de jolis disques folk à Gand comme à Mons. Il manquait toutefois un peu de féminité dans ce monde de brutes (on exagère un peu quand même). Et puisque les Français aimaient s’approprier Justine Henin pendant ses 15 jours annuels à Roland, on ne voit pas pourquoi on s’empêcherait, nous, de naturaliser Clare Louise après 5 ans à Bruxelles. La chanson titre de son album n’a-t-elle pas été imaginée dans un tram, le 81, entre Etterbeek et Saint-Gilles?

Céleste et ancestral

Les chansons dans tout ça? Castles in the Air s’ouvre sur Walking Alone et des faux airs de CocoRosie. Pas de bruits de casseroles ou de canard en plastique mais une incroyable voix à la Karen Dalton. Ce genre de timbre qui traverse le disque sur un fil d’équilibriste et y invite les références à Joni Mitchell, Vashti Bunyan, Alela Diane.

On peut être exaspéré par les intonations pincées et les envolées de Claire Girardeau mais elles lui procurent le plus souvent une touche céleste soulignée par des arrangements délicats voire un charme presque ancestral. Des allures de Joanna Newsom sans harpe. Castles in the Air est un voyage dans le temps et les airs. Une promenade automnale et rêveuse. Un disque à s’écouter au coin de l’âtre ou en se promenant tout seul dans les bois…

Julien Broquet

Clare Louise, Castles in the Air, distribué par Humpty Dumpty/PIAS. ***

Ecouter l’album sur Spotify.

LE 09/12 EN SOLO AU BELVÉDÈRE (NAMUR), LE 14/01 À LA MÉDIATHÈQUE DE BRAINE-L’ALLEUD (GRATUIT), LE 02/03 AU CENTRE CULTUREL DE PERWEZ.

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