Nuits Botanique: Marina au trot, STUFF au galop

Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Les Nuits Bota, le seul festival « indoor » qui n’est pas pénalisé par le beau temps… Lundi soir, c’était soleil et douceur printanière pour tout le monde: ceux qui ont décidé de quand même s’enfermer dans l’une des 4 salles, comme ceux venus garnir les escaliers du Bota. On n’est pas bien là?

Pour le coup, la zone servait aussi de tampon. Dans les serres, du rock de bonhomme (Romano Nervoso), de l’électro qui dépote (Vuurwerk), de l’indie qui révasse (Roscoe). Dans les jardins, de la pop, tendance maxi et girly. Possible de concilier tout ça?

Une mélodie bubblegum qui fait mouche

C’est le pari des Nuits, en partie gagné puisque le Chapiteau affichait complet pour le retour de Marina & The Diamonds. Froot, son 3e album, est sorti ce printemps – deux ans après un Elektra Heart, un poil trop bourrin-baveux que pour reproduire le charme du premier essai – The Family Jewels. Avec Froot, la Galloise aux origines grecques a rétabli l’équilibre. C’est d’ailleurs ce qui caractérise le concert: bien balancé, bien dosé -peut-être même trop -, il alterne les disques, et les ambiances. Le fil rouge restant d’une part un goût certain pour la mélodie bubblegum qui fait mouche, y compris pour filer le bourdon (Happy, Blue); de l’autre, il y a encore et toujours cette voix impressionnante. Jamais avare d’une extravagance, elle est d’une précision saisissante. Diamandis maîtrise ainsi de chacun de ses effets, toujours juste et pertinente. Le concert fait partie d’une première partie de tournée destinée aux festivals (elle reviendra en novembre). D’où probablement l’absence de grands effets de mise en scène. Mais avec un bon paquet de tubes et de refrains ultracatchy, l’affaire n’en reste pas moins rondement menée – à défaut d’être réellement marquante.

Changement d’atmosphère complet, et ultime preuve de l’ouverture d’esprit (ou de la schizophrénie) du festival, passant du formaté au totalement délié: lundi soir, STUFF. venait en effet se greffer en dernière minute sur la programmation de la Rotonde. On vire ici dans le jazz, biberonné au expériences fusion seventies, mais aussi à l’électronique et au hip hop. Le combo gantois continue d’épater, démarrant dans l’espace (Event Horizon) pour mieux retomber les pieds sur terre. Toujours libre et ludique, son groove finit en effet toujours par dodeliner de la tête et donner des fourmis dans les jambes (Java). Good STUFF!

Laurent Hoebrechts

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