Vu du ciel

© Yann Arthus-Bertrand

Iconoclaste jusqu’au bout des poils de bras, l’excellent magazine cultureux Technikart se demandait récemment s’il fallait « recycler Yann Arthus-Bertrand ». Le nouveau gourou de l’écologie à la française est riche et assume, adore l’hélicoptère et assume, se fait financer par des grands groupes et assume. On ne détrône pas Nicolas Hulot comme ça, en faisant du José Bové…

MAGAZINE PROPOSE PAR YANN ARTHUS-BERTRAND

Ce mardi 15 juin à 20.20 sur LA UNE

Si la remise en cause de l’image sainte dégagée par Arthus-Bertrand a assurément quelque chose de nécessaire, il faut bien reconnaître que ses productions, comme le nouveau Vu du Ciel diffusé ce mardi sur La Une, restent de jolis moments audiovisuels. Et ce, même si on peut lui reprocher un sens un peu limite de la mise en scène personnelle -« Moi, je ne veux culpabiliser personne », « Moi, je veux simplement faire prendre conscience aux gens que… « , etc.-, quand les sujets proposés se suffiraient largement à eux-mêmes.

Dans ce numéro, l’homme à la blanche moustache et ses équipes partent à la recherche des généreuses âmes qui ont tout abandonné pour se consacrer à une cause humanitaire ou animalière. Il en est ainsi d’Yves Marre, débarqué au Bangladesh en péniche il y a 15 ans, avant de rencontrer sa future épouse et de transformer son bateau en hôpital ambulant et gratuit.

VOIX DE SAGE

C’est d’ailleurs dans ce pays intensément peuplé, où il pleut, durant les moussons, autant en une journée qu’en une année à Londres, que Yann Arthus-Bertrand a posé son bivouac. Notamment pour y filmer d’incroyables scènes où, sous les puissantes ruades du fleuve Brahmapoutre, le rivage s’effrite par blocs entiers, laissant à la population avoisinante de biens tristes perspectives d’avenir.

D’autres images viendront probablement vous frapper de plein fouet, comme ces ours danseurs tellement conditionnés et maltraités par une tradition centenaire qu’ils réitèrent inlassablement les mêmes mouvements, alors qu’ils ont pourtant été recueillis et chouchoutés par celui que l’on nomme « L’Homme Ours ». On verra également cette ancienne publicitaire étasunienne aussi belle que riche nager avec les requins en Afrique du Sud, où elle s’est installée après avoir décidé de prendre un virage à 180° dans sa vie de réussite matérielle. Bref, que de beaux exemples d’altruisme entrecoupés d’entretiens où Arthus-Bertand peut prendre sa plus belle voix de sage pour tirer le meilleur de ses interlocuteurs.

Guy Verstraeten

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