BSF J2 : Puggy l’Amoroso

© Belga

Deuxième volet d’un festival bruxellois qui en comptera 10. Encore de la foule et des couacs, mais aussi de très jolis moments.

On attendait des ajustements Place des Palais au Brussels Summer Festival, après une première soirée entachée par de solides problèmes d’organisation. On espérait davantage de stands pour les divers tickets (entrée, jetons, boissons…) On se disait que le placement d’obstacles face à la scène aurait été judicieux : on sait que ceux-ci modifient la dynamique des mouvements de foule…

Seul changement notoire opéré par rapport à la veille : des contrôles plus rigoureux à l’entrée, doublés d’un resserrage des bracelets. Des fois que des méchants resquilleurs seraient tentés de profiter gratos du spectacle. Soit. Toujours beaucoup de monde, toujours beaucoup trop compressé, mais dans une moindre mesure que la veille -il faut dire que les sacs à dos étaient cette fois bourrés de Cara Pils, ce qui réduisait quelque peu l’affluence aux bars.

Bon, et la musique, et les concerts ? Difficile de commenter des prestations vues de si loin, dans de si mauvaises conditions acoustiques. Tout au plus pourra-t-on dire que le dandy clodo Charlie Winston avait du style, de la voix et des fans. Et que son répertoire pop folkeux aurait certainement été beaucoup plus séduisant dans un cadre intime comme celui du Magic Mirror du Parc Royal.

Et Roger Hodgson, la voix de Supertramp ? Nous avons fui cet anachronisme pour aller nous réfugier Place du Musée où surprise, les Liégeois de Bacon Caravan Creek remplaçaient avec panache The Waves Pictures aux membres malades. Public clairsemé (c’est un euphémisme) pour les concerts intimistes de la soirée : ce qui aurait pu être une déception avait en fait un petit goût de paradis. En particulier quand le Suédois Peter Von Poehl a offert sa Story of Impossible avec le Coup de Vent Wind Orchestra. Son étincelante balade qui ricochait sur les murs des musées, sommet de romantisme ayant habillé les images de la comédie amoureuse l’Arnacoeur il y a quelques mois.

Toutefois, on retiendra surtout de cette soirée la prestation de Puggy, groupe typiquement bruxellois -c’est-à-dire qu’aucun des membres ne vient de Bruxelles. Il y a un Anglais (le chanteur/guitariste Matthew Irons, superstar en devenir), un Français (le bassiste Romain Descampe) et un Suédois (le batteur Egil Franzén).  » Petit  » groupe si l’on en croit sa notoriété internationale, énorme si l’on voit l’attachement de ses fans, particulièrement nombreux ce samedi. Voix claires impeccablement maîtrisées, simplicité des refrains, émotion palpable : une vraie B.O. de série télévisée aux héros torturés par leurs sentiments. Tandis que Puggy déversait des torrents de mélancolie pop faussement légère sur le Brussels Summer Festival, les écrans encadrant la scène diffusaient des images d’une foule baignée d’un soleil déclinant. Premier -et unique- moment de grâce de la soirée.

Myriam Leroy

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