Critique

Aimons les étoiles

Vous saurez tout sur Pierre Rapsat. Le documentaire de Serge Bergli, présenté dans le cadre d’une soirée spéciale consacrée au plus célèbre Verviétois de la chanson (bien qu’en réalité, il soit né à Ixelles…), retrace en effet de A à Z le parcours d’un homme battu trop tôt par le cancer.

AIMONS LES ÉTOILES, DOCUMENTAIRE DE SERGE BERGLI. ***
Ce vendredi 20 avril à 20h10 sur La Deux.

Construit comme une biographie classique, bercé par une foule d’images d’archives couplées à d’innombrables témoins et témoignages, le film fait mouche par sa touchante sincérité.

Cela dit, la première impression qui se dégage à la suite de ce portrait sensible, c’est que Rapsat laisse derrière lui… un nombre considérable de tubes Nostalgie. Dans le désordre chronologique et on en passe, Illusion, Aurore, Passager de la nuit, Judy & Cie, Les rêves sont en nous, Ensemble, Comme un brasero, L’enfant du 92e, J’attends le soleil, sont autant de chansons qui résonnent aujourd’hui encore comme l’héritage d’un artiste entier et attachant. A l’image de l’intégralité de son oeuvre, ses tubes gambadent pourtant sur une délicate frontière entre le franchement inspiré et le franchement too much. Une frêle limite que les Chamfort, Goldman, Souchon, Voulzy ou même Cabrel ont également connue dans cette même veine pop-rock en français: ça tangue un peu, ça vacille vers le ridicule, mais ça finit quand même par tenir la route. Rapsat a mérité son succès. En Belgique francophone du moins, parce que l’une des plus grandes injustices de son parcours, c’est de n’avoir jamais été reconnu par le public hexagonal. Vedette du terroir, avant Internet… Malgré ça, un Forest National complet se rappelle encore de cette bête de scène, perfectionniste et profondément humaine, auquel, dix ans après sa disparition brutale, la RTBF rend un hommage vibrant.

Guy Verstraeten

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