Critique | Livres

Chronique livre: Einzlkind – Harold

Eric Swennen
Eric Swennen Journaliste livres

ROMAN | Phénomène de librairie à sa sortie en Allemagne, Harold est l’oeuvre d’un docteur en philosophie souhaitant garder l’anonymat.

Chronique livre: Einzlkind - Harold

Vu d’ici, la véritable identité de ce mystérieux « Einzlkind » n’est pas une réelle priorité. Par contre, ne pas perdre sa trace en est une fameuse! Harold est à l’aube de la cinquantaine quand il se retrouve au chômage. Casanier et d’un caractère plutôt soumis, il met régulièrement son suicide en scène depuis le décès de sa mère. Il fait partie des meubles, ses voisins ne se soucient plus de ses passages à vide quotidiens. Et comme il a désormais du temps libre à revendre, il se voit confier d’autorité la garde du jeune Melvin pendant une semaine. A onze ans, le garçon est doté d’un esprit scientifique débordant et est un moulin à paroles qui n’est pas sans rappeler Ignatius Reilly (La Conjuration des imbéciles de John Kennedy Toole), avec qui il partage un certain dédain envers le genre humain. Né de père inconnu, Melvin souhaite malgré tout connaître son géniteur, Jeremiah Newsom. Par chance, la Grande-Bretagne n’en répertorie que cinq! Sans même s’en rendre compte, Harold se retrouve embarqué en plein road-trip à bord du Saab sur le déclin. Voyage durant lequel Einzlkind (que l’on peut traduire par « enfant unique », tiens donc) s’en donne à coeur joie et témoigne d’un don d’orfèvre en matière de dialogues savoureux et de mises en situations hilarantes. Bizarrement so british, pour un Allemand, mais avec une vraie patte que l’on a hâte de recroiser au plus vite.

  • DE EINZLKIND, ÉDITIONS ACTES-SUD, TRADUIT DE L’ALLEMAND PAR ISABELLE LIBER, 238 PAGES

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