Critique

Dead Island, club cannibale

FPS | Dead Island avait promis la classe affaire mais c’est finalement en low-cost que le FPS zombiesque inspiré de Dead Rising atterrit.

Claudiquant, il siffle une bouteille de whisky. Harcèle des filles en bikini et s’invite sur la scène d’un concert hip hop. Gentiment éjecté des lieux, un vacancier anonyme se tape le remake du clip de Smack My Bitch Up de Prodigy. L’occasion pour Dead Island d’introduire son club festif. Et de présenter à travers les yeux vitreux du touriste borderline les 4 protagonistes en aller simple pour l’enfer. Blackout après une dernière rasade de pilules. Et une gueule de bois où les zombies ont envahi l’île paradisiaque de Banoi.

Techland n’aurait pas pu trouver meilleur clin d’oeil cinématographique pour ouvrir son First Person Shooter ensoleillé, turquoise et gore. D’autant que sa démarche évite les corridors redondants des Call Of Duty et autres Medal Of Honor de consommation courante. Si Dead Island n’est pas à proprement parler un jeu de rôle vu à la première personne comme Deus Ex: Human Revolution ou Fallout 3, il en partage l’ADN. Ex-footballeur prodige, ex-one hit wonder, ex-super flic…: d’entrée de jeu, le choix d’un personnage à opérer parmi 4 spécialistes en armes hétéroclites en témoigne.

Car Dead Island puise sa saveur dans une quasi absence d’armes à feux. Croisement bâtard entre Far Cry et Dead Rising, ce pari osé (pour un FPS) en reprend respectivement l’idée de bac à sable (façon GTA) bordé de palmiers et la gestion des armes contondantes hétéroclites. Sur ce point, on notera que face aux quelques pétoires disponibles, l’arsenal d’armes blanches s’élève à une soixantaine d’items répartis sur l’île entre pagaie, pousse de bambou et autre machette… Sans compter leur customisation, qui pourra par exemple déboucher sur une massue électrifiée.

L’île du Docteur Morceau

Découpant les morts-vivants en pièces de choix, chaque batte de baseball et autre hache offrent une durée de vie limitée. Face à des hordes de zombies, se retrouver mains nues à la recherche d’une autre arme rend donc l’expérience viscérale. Là encore, le hit de Capcom a influencé la démarche des créateurs de Call Of Juarez. Mais leur approche à la première personne change la donne. En plus des attaques normales, le héros esquive et donne ainsi des coups de pied pour faire le ménage autour de lui. Une barre d’essoufflement limite en outre le nombre et la puissance des coups et des sprints dans le temps. Deux paramètres indispensables pour s’échapper d’une foule de morts-vivants de toutes tailles. Tournant parfois au bazar, ces combats rapprochés restent toutefois bien pensés d’autant que l’on fait mouche sans mal, ce qui dans un corps à corps en FPS n’était pas gagné d’avance.

Pas forcément ensoleillée, l’île de Dead Island nettoie aussi les zombies dans des égouts et autres bidonvilles. Son level design bordé de missions annexes ronflantes et ses quick time events bidons finissent toutefois par décevoir. Tout comme la modélisation de ses personnages qui relève du glauque involontaire: bien plus que les zombies en bikini, les survivantes censées affrioler effraient vu leurs visages mal modélisés. Du travail sexy de last minute, à l’image du jeu.

Michi-Hiro Tamaï

DEAD ISLAND, FPS ÉDITÉ PAR BETHESDA SOFTWORKS ET DÉVELOPPÉ PAR TECHLAND, ÂGE 18+, DISPONIBLE SUR PC, PLAYSTATION 3 ET XBOX 360. ***

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