Dour J2: « Le bassiste, c’est le Nicolas Sarkozy de la musique »

© Noah Dodson
Kevin Dochain
Kevin Dochain Journaliste focusvif.be

The Inspector Cluzo tout en groove burné, Hanni El Khatib en formule augmentée d’un musicien: et la basse dans tout ça?

On attaque ce deuxième jour de Dour Festival un peu tard, mais en force avec The Inspector Cluzo dans la Club Circuit Marquee. Le combo français originaire de Gascogne balance du lourd d’une manière complètement décomplexée qui fait plaisir à voir. Niveau musical, c’est comme si George Clinton avait été biberonné aux riffs de Pantera, comme si Morphine carburait au speed ou si AC/DC trempait ses guitares dans une grosse mélasse funk. Et tout ça dans un esprit DIY je-m’en-foutiste carrément jouissif.

Dès les premiers morceaux, le duo -souvent accompagné de deux cuivres- joue avec le public à grand renfort de slogans bien trempés: « le bassiste, c’est le Nicolas Sarkozy de la musique« , annonce le chanteur-guitariste avant de balancer le « tube » Fuck the Bass Player. Et enchaîne sur un morceau digne « de la pire merde des DJ français« , histoire d’inviter deux badauds à danser avec eux sur scène. Puis, entre deux coups de gros riffs burnés, balancent les éléments de la batterie aux quatre coins de la scène avec nonchalance, pour terminer le concert avec la caisse claire et la grosse caisse à même le sol.

Pour couronner le tout, le sosie de Sébastien Tellier (dont on vous reparlera plus tard par ailleurs) et son acolyte moustachu viennent vendre leur merchandising fait maison (une BD avec l’album, ou des t-shirts « fuck free hugs« ) à prix défiant toute concurrence. Histoire de dire merde à la grande distribution et aux majors du disque. Des punks, qu’on vous dit. Et définitivement notre première toute grosse claque de cette 24e édition du festival de Dour.

Un peu plus tard dans l’après-midi, c’est Hanni El Khatib qui prend d’assaut la Petite maison dans la praire. On vous a déjà dit beaucoup de bien du monsieur dans les pages de Focus, et la chose s’est une fois de plus confirmée sur la plaine de Dour. De Fuck it. You win. à You Rascal You, le rockeur philippin sait y faire avec sa six-cordes. Et s’est adjoint les services d’un guitariste (occasionnellement claviériste) qui manquait au tableau pour donner un peu plus de corps à ses titres tranchants typés 50’s.

On ne voudrait pas tirer de conclusions hâtives, mais force est de constater que -avec également Black Box Revelation hier- les groupes rock sans bassiste se suivent en file à l’affiche. Révélateur? Pendant ce temps-là, les hôtesses Jupiler dansent en ligne sur du Black Keys…

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