Morning Benders : de Grizzly Bear à la Jupiler

© Olivier Donnet

Peu de temps après une prestation habitée et moite sous le Marquee, Christopher Chu, le chanteur des prometteurs Morning Benders, une des nouvelles sensations envoyées par l’oncle Sam, nous fait la causette planqué derrière ses lunettes de soleil. Big Echo…

Les jeans slim et les chemises à longues manches, c’est pas spécialement l’idéal pour jouer sous une chaleur pareille. Au Groenland, vous montez sur scène en maillot de bain ?


 » C’est pas de notre faute. On nous avait dit qu’il pleuvait tout le temps et qu’il ne faisait jamais beau en Belgique. On n’avait pas prévu les vêtements de circonstances… Enfin, sans rire, on n’avait jamais joué sous une chaleur pareille. Et, on vient pourtant de Californie. Il n’y avait vraiment pas d’air sous cette tente. Après quatre chansons, j’avais l’impression de sortir de ma douche.  »


Vous préférez quoi ? Faire de la musique avec votre micro et votre ordi ou avec votre frère et deux amis ?


 » Les deux ont leur charme. Mais j’écris d’abord les chansons de mon côté. Je les enregistre. Puis je les envoie à tout le monde et on se met à travailler dessus. Je ne sais pas comment on va évoluer. Si les autres seront davantage impliqués. On verra.  »


Pas trop dangereux de travailler avec un Grizzly (Chris Taylor de Grizzly Bear a co-produit Big Echo, le deuxième album des Morning Benders) ?


 » Si j’avais un jour craint qu’il me morde ou me griffe, je n’aurais jamais bossé avec lui. Et je peux vous garantir qu’il est inoffensif. Plus sérieusement, j’ai adoré l’album Yellow House de Grizzly Bear et j’ai écrit à Chris ô combien j’aimais ce disque. J’étais fasciné par la manière avec laquelle il avait été enregistré et produit. Elle conférait au groupe une autre dimension. J’étais sous le charme de ces incroyables chansons. Sincèrement, j’étais tout surpris qu’il me réponde. On s’est vu quelques fois à New York mais il n’avait pas beaucoup de temps à nous consacrer. Nous avons donc enregistré l’album tout seul. Par contre, au moment où nous nous sommes mis à mixer, il avais un mois de libre. Et comme je voulais un avis extérieur – je me sentais trop impliqué. C’est toujours difficile de juger ta propre voix -, je me suis dit qu’on avait trouvé le mec idéal.  »


Est-ce que les beuveries du matin (c’est ce que veut dire Morning Benders en français) boivent aussi l’après-midi ?


 » Oui, comme vous le voyez. Mais je mets du citron dans ma Jupiler et il paraît que ça ne se fait pas en Belgique… Au début, le nom du groupe, c’était plutôt une blague. Nous ne sommes pas vraiment des noceurs. Mais plus j’y pensais, plus j’aimais l’imagerie. L’idée d’attaquer la journée en picolant. Ca a d’autant plus de sens que Big Echo traite souvent du temps qui s’écoule.  »


Les reprises, normalement, ce n’est pas fait pour les mecs qui ont du mal à écrire de bonnes chansons ?


 » J’ai mis en boîte un album de reprises dans ma chambre il y a deux ans mais je venais d’acheter du matériel d’enregistrement et je voulais commencer à l’apprivoiser. D’ailleurs, je l’ai donné sur notre blog ce disque. En même temps, c’est vrai, j’allais pas me faire payer pour les chansons des autres. Franchement, moi, j’ai découvert pas mal de groupes comme ça. Avec des chansons revisitées. Elliott Smith par exemple m’a permis via ses covers de faire connaissance avec Big Star et les Zombies.  »


Vous vouliez nous faire découvrir Joy Division ?


 » Non. Nous voulions surtout tester son morceau Ceremony en Europe. Et à tout prix à Manchester d’où vient le groupe de Ian Curtis. On était super excités mais il n’y avait vraiment personne. Une vingtaine de spectateurs tout au plus…  »

Julien Broquet à Werchter

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