Critique | Livres

La Douceur de l’enfer

Une saga familiale au long cours qui ne manquera pas de captiver le lecteur féru d’Histoire. Au long cours car l’intrigue implique 3 générations dans un dialogue entre un homme et son petit-fils.

LA DOUCEUR DE L’ENFER (2 TOMES), DE GRENSON, ÉDITIONS LE LOMBARD. ***

SAGA FAMILIALE | La Douceur de l’enfer est un titre relativement plat. Pour un album de l’excellente collection Signé, il est même aussi creux que La Froideur du paradis ou Les Certitudes du purgatoire… Il cache pourtant une saga familiale au long cours qui ne manquera pas de captiver le lecteur féru d’Histoire. Au long cours car l’intrigue implique 3 générations dans un dialogue entre un homme et son petit-fils. L’histoire prend ses racines dans l’année 1951, quand Théodore Summer s’engage dans l’armée pour échapper à un mariage qui semble l’étouffer. En pleine guerre de Corée, il est envoyé à Pyongyang où on perd ses traces lors d’une embuscade. « Disparu en mission » comme on dit dans le jargon militaire, il n’assistera pas à la naissance de son fils, ni à celle de ses petits-enfants.

En 2006, le corps de Théodore est retrouvé le long d’une rizière. Jeune Américain en quête de sens, Billy Summer décide d’en apprendre plus sur son grand-père, ce courageux soldat tué par les Chinois en Corée. Orphelin depuis la disparition de ses parents dans un incendie, le jeune homme accompagnera les vétérans chargés de rapatrier la dépouille de son aïeul. Durant le voyage, il apprend que l’homme qu’il admirait tant, ce héros de la guerre, est en réalité un déserteur qui vit aujourd’hui encore en Corée du Nord. Sonné par cette découverte et désireux de comprendre comment il est possible de tirer un trait sur les siens, Billy va tout faire pour rencontrer son grand-père. L’entrevue va bouleverser leurs vies et faire peu à peu s’effriter leurs certitudes. Bien construite -un rien bidon quand il s’agit de parler des amours du jeune Billy-, l’histoire que raconte Grenson tient toutes ses promesses. Il faut arriver aux dernières planches pour comprendre pourquoi un homme a renoncé aux richesses des Etats-Unis pour vivre dans un pays communiste conduit par un seul dirigeant. Comme on peut s’en douter, une partie de la réponse se trouve dans la passion amoureuse…

Vincent Genot

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