Batman Live, la démesure américaine au Sportpaleis

Anvers accueillera, en décembre prochain, la grand foire Batman Live, spectacle mélangeant théâtre, projections et effets spéciaux. Détails et rencontre avec le scénariste d’un mastodonte taillé pour les stades.

Batman Live, au Sportpaleis d’Anvers du 2 au 4 décembre, tickets de 25 à 45€.

Réservations sur www.batmanlive.be ou au 0900/45 045.

Avec Batman Live, la superproduction hollywoodienne s’adapte aux dimensions des stades. Pour l’occasion, une armée de créatifs issus de différents milieux de l’industrie du spectacle (comédies musicales, concerts à grande échelle, séries télé, cinéma, cirque…) s’est mise à l’ouvrage pour amener le plus célèbre des héros de comics dans les stades du monde entier. L’entreprise, annoncée comme « spectaculaire et démesurée », passera par la Belgique en décembre prochain, au milieu d’une tournée débutant en Grande-Bretagne en juillet.

Alors que les répétitions ont commencé et que la Batmobile vient d’être dévoilée (la photo), retour sur la conception du spectacle avec son scénariste Allan Heinberg, par ailleurs auteur des séries télé Sex & the City, Newport Beach et Gilmore Girls. Rencontre lors d’une conférence de presse londonienne haute en esbroufe.

Quel a été le plus grand challenge dans l’écriture de cette fiction pour stades?

Allan Heinberg: Le plus grand challenge a été d’utiliser l’espace du stade de manière optimale, pour fournir un spectacle qui vaut la peine d’être vu et qui capte l’attention des spectateurs. Nous avons voulu fournir un spectacle comme jamais vu, mais notre intérêt premier est qu’on ressente ce qui arrive aux personnages, leurs émotions.

Vous avez beaucoup d’expérience dans l’écriture de scénario pour des séries télévisées. Comment s’est fait la transition vers ce genre d’histoire de super héros à gros budget?

Je vois les deux comme assez similaires dans le processus d’écriture: finalement, il s’agit dans les deux cas de parler de relations. Il y a toujours eu beaucoup d’âme dans ce que j’écris. Pour Batman Live, on parle surtout de la relation entre Bruce Wayne (Batman) et Dick Greyson (Robin). Le rapport presque familial entre leurs personnages est au coeur du spectacle. Quand on y pense, Gilmore Girls, ce n’était finalement que l’histoire de deux personnes essayant de s’en sortir ensemble.

Batman est un personnage établi, quelle liberté avez-vous eu pour apporter du neuf à son histoire?

Je suis un vrai puriste quand il s’agit de personnages de comic books. Je ne voulais pas déformer l’architecture originale de l’histoire, mais j’ai eu une liberté totale en termes d’interprétation. Le Bruce Wayne qu’on montre dans Batman Live est jeune, il en est à ses premières années de carrière en tant que Batman. C’est un personnage terriblement abattu –jusqu’à ce que ce gamin, Robin, entre dans sa vie et le force à devenir le Bruce Wayne qu’on connaît.

En écrivant le scénario, comment vous êtes-vous approprié les possibilités offertes par les dimensions « stade »?

Il a fallu commencer par s’accorder sur la manière de décrire les émotions des personnages. Ensuite, mettre l’histoire dans l’espace pour finalement nous demander comment dramatiser tel ou tel moment. Il s’agit de trouver, scène après scène, la meilleure façon de visualiser l’action, tout en respectant l’histoire et réussir à captiver l’audience. Le stade a définitivement dicté la manière de raconter l’histoire, mais l’émotion est restée primordiale.

Vous êtes-vous retrouvé face à des impasses dues à l’aspect technique d’un show mastodonte?

On a laissé aller notre imagination jusqu’à l’extrême. Ensuite, on a dû jeter un coup d’oeil au budget et au temps disponibles pour réaliser le spectacle. Mais quand on se fixe des limites, ça force toujours à être plus imaginatif. Chaque fois qu’on s’est retrouvé face à un obstacle, on a fini avec une meilleure idée dans tous les sens du terme. Le résultat final est beaucoup plus cool et honnête émotionnellement quand on laisse parler la magie à la place de l’argent.

Pourquoi avoir choisi Batman? Est-ce vraiment le plus iconique des super héros?

C’est certainement le plus iconique parce que c’est celui auquel on peut le mieux s’identifier. Il n’a pas de pouvoirs extraordinaires, c’est un self-made man. Quand on lit un de ses comics, il y a toujours cette conviction qu’on pourrait un jour devenir Batman, Robin ou Batgirl. Et je crois que c’est ça, la clé universelle du succès de Batman.

Kevin Dochain

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