Marion Mazzano

Pour parler de la prison, on a le choix de l’angle. Soit on l’envisage avec les yeux du taulard broyé par le système, comme dans Un prophète, ou alors avec ceux du détenu qui se sait plus intelligent que lui, comme dans Prison Break.

Soit encore en exposant les qualités et les travers de l’univers carcéral, en multipliant les points de vue. Ainsi de Marion Mazzano et son foisonnement de personnages -un peu trop pour une fiction en 6 épisodes- qui s’articulent autour de la directrice d’un centre de réinsertion pénitentiaire (Estelle Vincent). Laquelle s’échine à trouver aux futurs ex-prisonniers un chemin sur lequel ils pourront marcher droit dans leurs bottes.

Voilà une manière originale d’envisager le bagne. Moins recherchée, en revanche, est celle d’aborder la police -qui comme dans toute fiction contemporaine qui se respecte, est gangrénée par de sales ripoux. Plate aussi, la réalisation de cette minisérie, qui ne s’éloigne guère des codes formels du polar télé classique.

Cela étant, avec sa jolie galerie de rôles secondaires (comme ce commissaire malade interprété par Didier Bezace), son suspense haletant, l’ingéniosité de son scénario et sa manière d’évoluer sur un fil en équilibre précaire entre espoir et désespoir, Marion Mazzano s’avère être l’une des plus prenantes séries françaises qu’il nous ait été donné de voir ces derniers temps. Au point qu’on en vient à espérer que cette salve d’épisodes connaisse une suite et s’installe dans la durée.

My. L.

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