Critique

The Fighter

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DRAME SPORTIF | Inspiré d’une histoire vraie, The Fighter est un film bouleversant, dopé à la boxe mais aussi à la vie, à ses échecs et ses rêves devenus réalité.

Les meilleurs films sur la boxe ont toujours offert une forte dimension sociale. The Fighter ne fait pas exception, qui nous invite fermement à une plongée dans l’univers des « petits Blancs » ou « white trash », ce prolétariat blanc vacillant aux limites du quart-monde quand il n’y tombe pas carrément. Si un nombre important de boxeurs viennent des minorités afro-américaines et latinos, l’univers des visages pâles oubliés du miracle américain fournit aussi des combattants rêvant de s’élever dans le monde à coups d’esquives et de poings. La Margaret Fitzgerald de Million Dollar Baby donnait une version féminine poignante de cette lutte souvent illusoire, et du drame des origines avec une famille odieuse, ingrate autant qu’ignorante et méchante.

Deuxième chance

Le milieu où évoluent les protagonistes de The Fighter est nettement moins affreux. La solidarité familiale y existe vraiment et ne devient une prison que par excès affectif, par-delà les questions d’intérêt matériel. Dicky Ecklund (Christian Bale) fut le premier du clan à obtenir sa chance. Et il sut la saisir, marquant les esprits et l’histoire de la boxe en envoyant au tapis l’invincible Sugar Ray Leonard un soir de juillet 1978. Un quart de siècle plus tard, cet athlète longiligne n’est plus qu’une épave rongée par le crack, une légende locale qu’on invite à boire un verre, qu’on charrie aussi parfois en lui disant que Leonard avait glissé et n’est pas tombé du fait de ses coups…

Micky Ward (Mark Wahlberg) est le demi-frère de Dicky. Plus jeune d’une petite dizaine d’années, il a connu un beau début de carrière, avant qu’une série de défaites ne le conduisent à raccrocher les gants. Mais l’inaction lui pèse, et il rêve d’un come-back gagnant. Un projet qu’il devra mener en solo, s’arrachant à l’influence de son frangin de coach trop fêlé, trop meurtri, et aussi de leur mère manager (Melissa Leo) possessive et manquant de stratégie. Comme souvent, c’est une femme (Amy Adams) qui lui donnera la force de larguer les amarres et d’aller vivre, entre les cordes du ring, son heure de gloire et, surtout, de vérité…

Une histoire authentique inspire l’excellent scénario de Paul Tamasy, Eric Johnson et Scott Silver, idéalement mis en images par David O. Russell (Three Kings, I Heart Huckabees). Le grain réaliste nous cheville aux personnages, nous rive à l’action. Les interprètes sont plus qu’à la hauteur, Christian Bale et Melissa Leo ayant méritoirement reçu l’Oscar du Meilleur Second Rôle dans un ensemble électrisant.

The Fighter, drame sportif de David O. Russell, avec Mark Wahlberg, Christian Bale, Amy Adams. 1h53

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Louis Danvers

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