En direct depuis la Mostra : Thy Womb, de Brillante Mendoza

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Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Durant cette 69e édition de la Mostra de Venise, retrouvez chaque jour le film coup de coeur de notre envoyé spécial, Jean-François Pluijgers.

S’il n’est guère connu du grand public, le prolifique cinéaste philippin Brillante Mendoza est par contre un habitué des festivals : il ne se passe pour ainsi dire pas une année sans que l’un de ses films n’ait les honneurs de Cannes (où il avait obtenu le Prix de la mise en scène en 2009 pour Kinatay), Berlin (où il présentait Captive il y a quelques mois à peine), ou Venise, où l’on a pu découvrir Thy Womb (Sinapupunan en vo), son nouvel opus.

Moins radical que ses films précédents, Thy Womb a pour cadre l’île de Tawi-Tawi, au sud des Philippines. C’est là que vivent Shaleha et Bangas-An, une sage-femme et un pécheur, désespérant de pouvoir avoir un enfant. N’y tenant bientôt plus, et soucieuse de combler le voeu le plus cher de son mari, Shaleha lui propose de prendre une seconde femme. Et le couple de visiter le chapelet d’îles environnantes, pour y monnayer son mariage avec une épouse fertile…

Adoptant un rythme languide, Mendoza situe ce drame intime dans un cadre d’une beauté ravageuse mais trompeuse – il y a là, au-delà de l’impression d’harmonie colorée, l’expression d’une menace diffuse, en effet. En résulte un film à l’équilibre incertain, comme en écho à la précarité semblant bientôt présider à toute chose. Toute simple en apparence, cette histoire d’amour et de sacrifice, y trouve une résonance aussi troublante que profonde. Pour sûr, Brillante Mendoza n’a pas fini de nous étonner…

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