Henry Threadgill Zooid – Tomorrow Sunny/The Revelry, SPP

JAZZ | Après 40 ans de carrière, Henry Threadgill connaît enfin un succès à la hauteur de son talent, qui passe par ses pairs (Jason Moran, Vijay Iyer, Bill Frisel, Oliver Lake), la meilleur critique américaine (Nat Chinen, Marc Medwin) et un public de plus en plus curieux.

JAZZ | Après 40 ans de carrière, qu’il débuta sous l’égide de L’AACM aux côtés d’Anthony Braxton avant de cofonder le fabuleux trio Air (avec Fred Hopkins et Steve McCall), puis ses propres formations dans les années 80 (X-75, Very Very Circus, Make A Move, etc.) dont Zooid (prononcer suuit) est la dernière en date, Henry Threadgill connaît enfin un succès à la hauteur de son talent, qui passe par ses pairs (Jason Moran, Vijay Iyer, Bill Frisel, Oliver Lake), la meilleur critique américaine (Nat Chinen, Marc Medwin) et un public de plus en plus curieux. Tomorrow Sunny/The Revelry, Spp voit le violoncelle de Christopher Hoffman s’ajouter à un quintette à l’instrumentation relativement atypique pour une formation de jazz (terme rejeté par Threadgill) composée du guitariste Liberty Elman, du tromboniste et tubiste José Davila, du guitariste basse Stomu Takeishi, du batteur Elliot Humberto Kavee, le saxophoniste alto (instrument avec lequel il rappelle Ornette Coleman) jouant aussi de la flûte et de la flûte basse. Travaillant le son (avec une préférence pour les sonorités graves) et développant une forme de contrepoint paradoxal renvoyant à la musique classique mais aussi, par moments, aux jazzmen de la West Coast des années 50 (cf. Jimmy Giuffre), Henry Threadgill Zooid développe des compositions/improvisations linéaires traversées de petits incidents remarquables, comme autant de manifestations d’indépendance « dans l’allégeance à la musique » (Threadgill) de musiciens guidés, avec une grande liberté, par un leader tout sauf dogmatique.