Vies tranchées

© Delcourt

De nombreux dessinateurs se sont attaqués avec succès à la Première Guerre mondiale. Ainsi, il n’y a pas mieux que certains albums de Tardi pour approcher le quotidien des poilus et comprendre l’horreur de la vie dans les tranchées.

VIES TRANCHÉES

COLLECTIF, ÉDITIONS DELCOURT.

Pour apporter leur pierre à un édifice déjà fortement chargé, les auteurs de Vies tranchées ont décidé de s’attaquer à un pan méconnu de l’Histoire: le devenir des soldats atteints de troubles mentaux. Grâce à des dossiers médicaux d’époque (aujourd’hui interdits d’accès par l’armée française), le scénariste Jean-David Morvan expose une quinzaine de cas emblématiques de soldats internés durant la Grande Guerre, ou après. Inoffensifs, fous dangereux ou prostrés dans un mutisme définitif, ces soldats soulèvent, bien involontairement, de nombreuses questions éthiques sur la manière dont la grande muette s’est jadis occupée des folies qu’elle avait engendrées.

La grande force de l’album tient dans le passage de flambeau entre les différents dessinateurs. Les ruptures que ce changement de main provoque dans le style du dessin illustrent parfaitement le ton décousu de certains récits, ainsi que les modifications de l’humeur des soldats malades. Comme la folie, cette histoire n’a pas vraiment de début ni de fin. Une perspective qui pourrait en dérouter plus d’un.

V.G.

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