Les Sims Medieval: charmeur, mais trompeur

Le jeu « Les Sims Medieval » est sorti le 24 mars. Electronic Arts a voulu se concentrer sur l’originalité du nouvel opus. Résultat: un jeu qui donne l’impression de ne pas être allé jusqu’au bout de ses idées.

Fini la famille Gothik, Galantome ou Caliente, place au roi, au chevalier et à la sorcière. Les Sims Medieval est sorti le 24 mars sur PC. Il s’agit non pas d’une nouvelle extension mais bel et bien d’un titre autonome à part entière. Electronic Arts fait entrer les Sims dans l’histoire des épopées moyenâgeuses. Dès le départ, il est demandé de créer un nouveau royaume, et pour cela, il faut bien entendu un nouveau roi. S’en suit alors la fameuse création de personnage qui fait la force des Sims. Il est à noter qu’il est toujours aussi jouissif de modeler son petit être comme on le souhaite. Et voilà le joueur à la tête d’un royaume.

Il est exaltant d’avoir directement les pleins pouvoirs et de se faire servir à manger par Pascase le domestique quand vient l’envie. Le joueur sera le roi qu’il veut: être le bon qui aide ses loyaux sujets ou celui qui envoie les villageois au pilori sur un coup de tête. L’idée a de quoi plaire aux amateurs de mégalomanie. Créer son territoire à soi et le faire évoluer amène un charme bien particulier. Hélas, les décisions n’influent que très peu sur le peuple. Les caractéristiques du royaume (bien-être, culture, sécurité et connaissance) sont totalement superficielles. Le travail journalier du souverain donne une impression de pouvoir qui s’efface petit à petit pour s’apercevoir qu’il ne changera pas grand-chose. Les pétitions adressées au roi se ressemblent et se répètent. Désolation suprême pour les architectes en herbe, il n’est pas possible de créer entièrement les bâtiments. Ceux-ci sont prédéfinis. La customisation sera la seule créativité possible, mais elle est laborieuse et sera très vite abandonnée. Il est possible de meubler les intérieurs, mais sans grand intérêt vu les nombreux aménagements de départ.

La plus grande partie du temps sera alors passée dans le mode vie. Il se déroulera selon une série de quêtes qui permettra d’acheter de nouveaux bâtiments au petit royaume. Que ce soit en tant que roi, chevalier, sorcier ou forgeron, les quêtes sont scénarisées du début à la fin et au détail près. Certains choix seront bien entendu proposés pour choisir la direction dans laquelle on veut aller. C’est principalement ici qu’est remarqué l’humour propre aux Sims qui s’imprègne parfaitement à l’époque moyenâgeuse: certaines quêtes sont ô combien absurdes, les relations amoureuses peuvent être particulièrement froides et la misogynie est tournée au ridicule. S’il est possible de passer un nombre incalculable de temps sans s’en rendre compte sur le déroulement de l’histoire, les Sims perdent quand même une grande force au niveau de la liberté de rythme. Le joueur se retrouve vite à effectuer les quêtes les unes après les autres avec comme seul temps de pause le sommeil et les repas de son petit protégé, car c’est bien là ses seuls besoins vitaux.

Certains petits bugs peu importants mais récurrents ralentiront les quêtes. Il est parfois fatigant de faire des aller-retours dans le royaume, d’autant plus que la caméra fait souvent défaut et qu’il faut bien connaître le territoire pour mieux y naviguer. Si les graphismes sont ceux empruntés aux Sims 3, c’est surtout la bande son qui désole. Les musiques d’ascenseur chères aux Sims s’en vont pour être remplacées par de la musique médiévale. Trop peu présentes, elles laissent une certaine sensation de vide.

Un jeu addictif pour les jusqu’au-boutistes qui veulent voir l’aboutissement de leur dur labeur. Les Sims Medieval est une version simplifiée des opus précédents pour la faire entrer dans le moule du jeu scénarisé. Un jeu léger et plaisant, mais qui ne conviendra pas aux fans de la première heure: les principes de base sont quelque peu dénaturalisés.

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Thibault Richard (stg.)

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