Mostra de Venise, clap 70e

Gravity - Sandra Bullock et George Clooney © DR
Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Le plus ancien festival de cinéma au monde s’apprête à franchir le cap des 70 éditions. La Mostra s’ouvrira avec le Gravity d’Alfonso Cuaron.

Septante éditions. La performance n’est pas mince, à l’aune d’une histoire que l’on peut légitimement qualifier de mouvementée (la Première Mostra se tint en 1932). Mais alors que ses contempteurs lui ont régulièrement promis une disparition prématurée, Venise demeure, bon an mal an, et au même titre que Cannes et Berlin, l’un des trois rendez-vous incontournables du calendrier cinématographique international. Et cela, même si la concurrence du festival de Toronto, organisé dans la foulée, se fait chaque année plus sensible.

Qui dit levée anniversaire pense généralement flonflons. Mais s’il y aura bien quelques événements de circonstance -dont le principal réside dans les courts métrages réalisés par 70 cinéastes ayant fait l’histoire (récente) de la manifestation (1) -, Alberto Barbera et son équipe n’ont pas pour autant cédé à la tentation du barnum commémoratif. Déclinée en différentes sections (officielles, comme la compétition et les Orizzonti; parallèles comme les journées des Auteurs ou la Semaine de la critique), la sélection se veut instantané multiple de la production contemporaine, à quoi les Venezia Classici viennent ajouter un indispensable contrepoint historique.

Désertée par les grosses productions américaines (à l’exception du Gravity, de Alfonso Cuaron, présenté en ouverture), la Mostra réaffirme son attachement au cinéma d’auteur: la compétition au Lion d’or accueille ainsi Xavier Dolan (Tom à la ferme), James Franco (qui propose Child of God, adapté de Cormac McCarthy, quelques mois, à peine, après avoir présenté As I Lay Dying, d’après William Faulkner, à Cannes), Tsai Ming-liang (Stray Dogs) ou autre Kelly Reichardt (réalisatrice de l’épatant Meek’s Cutoff, et dont on découvrira les Night Moves), de même que quelques vétérans, au rang desquels Stephen Frears (Philomena), Terry Gilliam (The Zero Theorem), Philippe Garrel (La jalousie) ou encore Hayao Miyazaki (Le vent se lève). La vocation aventureuse du Festival (qui révéla, entre autres, Akira Kurosawa, Takeshi Kitano ou Andreï Zviaguintsev) n’est pas moins manifeste, de nombreux premiers films émaillant les diverses sections, au rang desquels Je m’appelle Hmmm…, d’Agnès B., ou encore Palo Alto, de Gia Coppola, petite-fille de qui vous savez.

Côté belge enfin, on saluera le retour sur le Lido de Chantal Akerman, venue présenter les versions restaurées de Hotel Monterey et Le 15/08, le court métrage Houses With Small Windows, du cinéaste belgo-kurde Bülent Öztürk, ayant, pour sa part, les honneurs des Orizzonti. Moteur…

MOSTRA DE VENISE, DU 28 AOÛT AU 7 SEPTEMBRE.

Retrouvez, pendant toute la durée du festival, les sélections quotidiennes de Jean-François Pluijgers en direct de Venise.

  • (1) Ces courts métrages seront accessibles en streaming sur le site créé par la biennale de Venise, de même d’ailleurs que les films de la sélection Orizzonti, accessibles dans la sala Web. Infos: www.labiennale.org

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