Les Magritte bissent

Les Géants, Le Gamin au vélo et Rundskop trustent les nominations pour la 2è cérémonie des Magritte, que présidera Bertrand Tavernier, le 4 février prochain.

Bis repetita placent. Douze mois plus tard, les Magritte du cinéma belge sont de retour, ce qui constitue déjà un petit événement en soi, venu confondre les sceptiques qui ne voyaient là que vaine agitation. Mais voilà, si la 1re édition de la manifestation n’a certes pas affolé l’audimat, elle a, au-delà d’un palmarès indiscutable, rencontré les objectifs que s’était assignés l’Académie Delvaux, à savoir fédérer la profession, et donner une visibilité accrue à la production nationale. A cet égard, l’indice de notoriété vaut mieux, sans doute, que de longs discours, une étude ayant montré que plus de 75% des francophones avaient entendu parler des Magritte et, mieux même, en connaissaient la finalité.

Fort logiquement, la formule inaugurée l’an dernier se voit donc dupliquée pour l’essentiel: Helena Noguera est reconduite en qualité de maîtresse d’une cérémonie qui sera organisée le 4 février prochain sous l’égide de Bertrand Tavernier -un cinéaste que l’on ne présente plus, et un choix incontestable, qui évitera, par ailleurs, de voir le président repartir les bras remplis de trophées, à l’instar de Jaco Van Dormael et son Mr Nobody l’an dernier.

Le regard vers le nord

La sélection a pour sa part fière allure, et fait largement écho à une année exceptionnelle pour le cinéma belge, tant en termes de qualité que de reconnaissance, avec des récompenses glanées dans les festivals les plus divers, du Marc Aurèle d’or de Kill Me Please d’Olias Barco, fin 2010 à Rome, au Grand Prix du Gamin au vélo des frères Dardenne à Cannes. Si les Magritte ne battent pas encore pavillon national, les ouvertures vers le nord du pays se multiplient cependant, avec notamment l’instauration d’une catégorie: « Meilleur film flamand en coproduction. » Rundskop, le film-phénomène de Michael M. Roskam, n’est par ailleurs devancé au nombre total de nominations que par Les Géants de Bouli Lanners (12), Le Gamin au vélo des frères Dardenne, La Fée d’Abel, Gordon et Romy, et Quartier lointain de Sam Garbarski, complétant le quintet de tête de la sélection 2011. Difficile, voire impossible pour autant de distinguer des favoris -même si, comme on le lira par ailleurs, la rédaction de Focus a décidé de se mouiller, anticipant les votes des 650 membres de l’Académie Delvaux.

Le verdict définitif est pour sa part attendu le 4 février, lors d’une soirée diffusée en direct et en clair sur Be TV, qui a par ailleurs décidé de mettre les petits plats dans les grands, avec un week-end tout entier voué au cinéma belge en général, et aux Magritte en particulier. Une émission, présentée par Fabrice du Welz, posera, dès le vendredi, les enjeux de la manifestation, dont les coulisses seront par ailleurs dévoilées le dimanche 5. A quoi s’ajouteront divers films marquants des derniers mois, histoire que la fête de famille soit complète.

Reste l’inévitable question de la pérennité d’une manifestation qui ne pourra pas tabler, chaque année, sur un millésime aussi riche que 2011. Et dont les récipiendaires risquent rapidement de se muer en habitués (Jonathan Zaccaï, Cécile de France ou Yolande Moreau font, cette année, la passe de 2 dans la catégorie meilleur(e) acteur/actrice). On risque d’atteindre là la quadrature du cercle, comme semble aussi en attester le Magritte d’honneur qui, après André Delvaux, couronne cette année l’actrice française Nathalie Baye, que l’on vit certes dans Une liaison pornographique de Frédéric Fonteyne. Mais soit, l’on nous rétorquera à bon droit que les César français ont déjà honoré Johnny Depp ou Clint Eastwood…

Jean-François Pluijgers

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