Pandora’s Tower, jeu culte en devenir

ACTION RPG | ICO, Shadow of the Colossus et Zelda. Pandora’s Tower joue à l’action RPG prodige, nourri d’influences brillantes sur Wii. Attention, jeu culte en devenir.

PANDORA’S TOWER, ÉDITÉ PAR NINTENDO ET DÉVELOPPÉ PAR GANBAR! ON, ÂGE 12+, DISPONIBLE SUR NINTENDO WII. *****

Le triptyque se referme. Après un Xenoblade Chronicles miraculeux et un Last Story souffrant de la vétusté de la Wii, la console blanche en sursis accueille un troisième jeu de rôle événement en moins de huit mois. Avec Pandora’s Tower, Nintendo donne l’occasion à Ganbar! on de s’illustrer pour la première fois au fil d’une production franchement originale. Le studio qui avait gentiment livré des adaptations de One Piece ou des bastonnades castant les pontes de Jump (1) accède, en un coup, au rang de créateur culte.

Depuis ICO et Shadow Of The Colossus, aucune production nippone n’avait suscité tant d’émotions et de questions en cascade. Cet action RPG vu à la troisième personne pompe d’ailleurs allègrement dans les titres mythiques de la Team ICO. Dès les premières minutes, le scénario et la plastique des protagonistes croulent pourtant sous les clichés. Aeron, un soldat au coeur pur, doit sauver Elena, sa bien-aimée, d’une malédiction. Le couple dépasse heureusement ses faciès Kleenex, androgynes et très Square Enix.

Car ce conte horrible articulant avec doigté un propos entre amour et apparence physique voit régulièrement la belle Elena muter en monstre aux plaies béantes et aux tentacules visqueux. Le rapport entre l’amour et la beauté est subtilement souligné. Mieux: pour guérir, la chérie doit avaler les entrailles des douze Maîtres tapissant autant de tours d’une Babylone en équilibre instable. Le tout au fil de cut scenes soulignant avec sadisme qu’Elena est végétarienne.

Une livre de chaire

Pour éviter que sa copine ne se transforme en chimère tuméfiée, Aeron partira à l’assaut d’architectures médiévales titanesques. Il escaladera des escaliers homériques en colimaçon où trône au centre un arbre inversé. Les décors font ici sens, autant que dans Shadow Of The Colossus. Le sauvetage d’Elena lié aux versus de boss géants sous forme de tortues mutantes et autres feuillus bizarres évoque également le titre de Sony. Très porté sur Zelda, au fil de petites énigmes et de décors d’orfèvres kawaii, Pandora’s Tower aligne les influences (hommages?). L’action RPG ne manque toutefois pas de personnalité puisqu’il glisse une chaîne multifonction jubilatoire aux mains du joueur.

L’accessoire couteau suisse s’utilise en visant l’écran avec la Wiimote pour sonder des décors à la recherche d’appuis lors de l’escalade d’une paroi. Servant en outre à dégoter des items inaccessibles, ces maillons magiques saucissonnent et immobilisent également les monstres croisés que l’on attachera -éventuellement- à certains éléments du décor pour empêcher toute fuite. Employée de façon intelligente, la chaîne résout enfin des énigmes, fouette des ennemis et diminue la barre de vie des boss dont on scrute à la loupe les points faibles anatomiques « accrochables ».

Certes, les problèmes de game et de level design assombrissent le tableau de ce beat them all rôliste. Des interrupteurs d’ascenseur déclenchés par mégarde (en plein combat) et autres allers-retours allongeant artificiellement la durée de vie du jeu en témoignent. Mais on jubile comme jamais. D’autant que la réalisation graphique est exceptionnelle. Pour une Wii, s’entend.

Michi-Hiro Tamaï

(1) HEBDOMADAIRE MANGA CULTE AU JAPON QUI A ENFANTÉ ENTRE AUTRES SAGAS LES SHONEN DE BLEACH ET NARUTO.

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