Série instruments insolites (3/7): iPad, la boîte à musique

L’iPad ne fait pas seulement tourner la tête des geeks. De Gorillaz à Björk, les stars de la planète pop succombent aussi à la tablette numérique.

Il est à peine plus grand qu’une boîte à tartines, plus fin qu’une tablette de chocolat. Mais un orchestre entier joue dedans. Apple a de nouveau réussi son coup: son dernier joujou riquiqui, l’iPad, a déjà engrangé quelques fervents adeptes. L’effet est saisissant. Quelques glissements de doigts, le toucher léger, et chaque instrument sonne et se manipule comme un vrai. Au programme, batterie, piano, synthés, guitares… Grâce à la myriade d’applications musicales qui l’accompagne, l’iPad est une vraie boîte à musique, un studio en miniature.

En novembre dernier, le célèbre artiste britannique David Hockney avait encore fait monter la sauce: « Qui n’en voudrait pas un? Picasso ou Van Gogh se seraient jetés dessus! » En effet. Il n’a pas fallu attendre longtemps pour que les cadors de la pop actuelle se l’accaparent. En décembre dernier, Gorillaz sortait The Fall, le premier album réalisé entièrement sur iPad. Durant les temps morts de la dernière tournée américaine, Damon Albarn en a profité pour pondre le 4e album de son groupe virtuel. Le disque a certes été masterisé au studio Abbey Road, mais pour le reste, il a bien été mis en boîte sur la tablette d’Albarn. Cadeau numérique destiné aux fans, il a même finalement bénéficié d’une sortie classique sur CD. De leurs côtés, des « vieux sages » de la musique électronique ont développé leur propre application: de Brian Eno (le programme Bloom) à Karl Bartos de Kraftwerk.

Björk devrait pousser le bouchon encore un peu plus loin. Pas certain d’avoir tout compris, mais pour la sortie de son très attendu nouvel album, le premier depuis 4 ans, l’Islandaise devrait balancer le premier disque entièrement disponible sous forme d’applications iPad. À la base, Biophilia a été composé en partie sur la tablette numérique, en collaboration avec la firme de Cupertino. Mais cette fois-ci, chacun des 10 titres prévus bénéficiera en outre de sa propre application. L’artiste multimédia Scott Snibbe s’est par exemple chargé du morceau intitulé Virus, pour lequel il a repris des images de cellules attaquées. Dès que le joueur/auditeur arrivera à stopper la propagation du virus dans les cellules visées, la musique s’arrêtera…

Expérience multimédia unique ou gimmick marketing? Des petits malins n’ont en tout cas pas attendu les superstars pop pour exploiter la iHype. Avec le téléphone d’Apple, certains avaient trouvé à s’amuser. Il y a 3 ans, trois Autrichiens ont su par exemple créer le buzz sur YouTube. Baptisé iBand, le trio a pondu Life Is Greater Than The Internet avec 3 iPhones. En novembre 2010, le groupe new-yorkais Atomic Tom se faisait lui « voler » tous ses instruments, et filmer dans le métro en train de reproduire son dernier single uniquement armé d’iPhones. Un beau coup de pub…

Reste à savoir si la révolution technologique va s’accompagner d’un bouleversement musical. La boîte à rythmes TR-808 de Roland avait par exemple contribué aux prémices du hip hop, et la TB 303 avait elle-même tracé les contours de l’acid house. Jusqu’ici, l’iPad s’acharne surtout à reproduire le plus fidèlement possible les instruments existants…

Laurent Hoebrechts

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