Autumn Falls, le vrai-faux festival à taille humaine

Girls Against Boys © DR
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Avec Autumn Falls, on craignait le one-shot. Ou alors l’aventure trop belle pour tenir sur la longueur. On faisait heureusement fausse route puisque l’événement revient cette année pour quinze jours, du 20 novembre au 6 décembre.

Esquissé par la bande en 2009, inauguré officiellement en 2010, l’événement Autumn Falls est devenu aujourd’hui un incontournable, une véritable tradition de saison. Le rendez-vous est musical, bruxellois, et (forcément) indoor. Un vrai-faux festival à taille humaine qui s’étendra cette année sur quinze jours, du 20 novembre au 6 décembre. Il faudra notamment se disperser entre le Botanique, l’Ancienne Belgique, le Beursschouwburg, le VK ou encore l’Atelier 210, voire dans des lieux (encore) plus « cosy », comme le café DNA ou la Maison des musiques…

La couleur de la programmation ne change évidemment pas: rock (surtout), folk et (parfois) électro. Le flacon peut varier, mais dans tous les cas c’est le parfum « alternatif » qui devrait donner l’ivresse.

A l’origine de l’initiative, l’agence de booking indépendante Toutpartout, basée à Hasselt, garde toujours la main. Mais sans jouer l’exclusive: pas question de se limiter aux artistes de son « catalogue ». Des exemples? Des noms? Outre un important contingent belgo-belge, on notera par exemple la venue de Kurt Vile & The Violators, Scout Niblett, Girls Against Boys (still alive!) ou de l’infatigable Ty Segall… On vous livre encore quelques autres pistes ci-dessous.

Ce qui fait tout l’intérêt d’Autumn Falls? Profiter d’un moment creux dans le calendrier des réjouissances festivalières pour montrer que, derrière les têtes de gondole et autres grosses cylindrées du disque, les groupes rock de qualité ne manquent pas. Il suffit souvent de gratter un peu, de sortir des circuits convenus, pour tomber sur l’une ou l’autre merveille. A côté de quelques références indie, Autumn Falls prend ainsi un malin plaisir à aligner les francs-tireurs. Histoire de donner un bon coup de pied dans la morosité ambiante, d’animer joyeusement l’automne qui se traîne. (Bonus: vous pouvez mais vous n’êtes pas obligés de venir déguisés pour assister aux concerts!)

TOP 5

1. Madensuyu

A l’affiche de l’édition 2013 d’Autumn Falls, on trouve pas mal de groupes du coin. Et parmi eux, un beau paquet de cintrés notoires. Au hasard, les doux-dingues de Joy As Toy ou les agités de Raketcanon. Mais c’est encore Madensuyu qu’on ne voudra surtout pas louper. Disparu un moment de la circulation, le duo gantois revient enfin aux affaires. Une guitare et une batterie, il ne faut rien de plus pour animer Madensuyu. Plus pétaradant que jamais, il vient de sortir un nouvel album, Stabat Mater, qui pour aller chercher l’inspiration dans le classique n’en reste pas moins d’une intensité folle.

Le 28/11, à l’AB, avec le duo turc Tugrul et Hasan

2. Wooden Shjips

Vaisseau space-rock basé à San Francisco, Wooden Shjips est de retour avec un nouvel album, Back To Land, dont on vous dit plus par ailleurs le plus grand bien.

Le 6/12, salle Rogier, avec The Cosmic Dead.

3. Teho Teardo & Blixa Bargeld

La collaboration inédite entre le compositeur italien Teho Teardo et l’ancien Bad Seeds/Einstürzende Neubauten Blixa Bargeld a démarré via le théâtre avant de débouler sur un album complet. Sous ses atours expérimentaux, entre classique et ambiances cabarets, Still Life n’oublie pas d’être émouvant. Accompagnés d’un violoncelle, le duo donnera un concert unique.

Le 1/12, à l’AB, avec DAAU, Esmerine, Chantal Acda.

4. The Feeling of Love

Lors d’un récent podcast Focus Store, (l’estimé) collègue Nicolas Clément en faisait son coup de coeur du moment. Signé sur Born Bad Records, originaire de Metz (…), Feeling of Love fait dans le « kraut space garage ». On se réjouit d’avance.

Le 6/12, à l’Atelier 210, avec Catholic Spray et Tache.

5. JC Satan

Pas une édition d’Autumn Falls sans sa soirée garage. Avec un groupe comme JC Satan, c’est l’assurance d’un rock cracra et sauvage. Louchant pareillement vers le surfbilly et les sonorités rock fifties à la Cramps, les Américains de Cheap Time et les joyeux (?) drilles anglais de the Wytches complèteront une affiche qui sent bon la bière et la sueur.

Le 30/11, à l’Atelier 210

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