Disparition de l’écrivain africain Chinua Achebe

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FocusVif.be Rédaction en ligne

L’un des plus grands écrivains africains, le Nigérian Chinua Achebe, auteur du roman culte Le monde s’effondre, une critique du colonialisme qui s’est vendue à plus de 10 millions d’exemplaires, est décédé à l’âge de 82 ans, a annoncé sa famille vendredi.

Selon les médias nigérians, l’écrivain est mort aux Etats-Unis dans un hôpital de Boston. Il se déplaçait en chaise roulante depuis un accident de la route en 1990.

Chinua Achebe avait publié en 1958 son premier roman, Le monde s’effondre (Things fall apart), une oeuvre devenue culte et imprégnée de la culture Igbo, son groupe ethnique, qui dénonçait la colonisation britannique au Nigeria.

L’écrivain a souvent critiqué les dirigeants de son pays et dénoncé le comportement de la classe politique, sa corruption, comme dans son pamphlet intitulé en anglais The trouble with Nigeria (Le problème avec le Nigeria), publié en 1984.

Il dénonçait la mauvaise gouvernance au Nigeria, et soutenait fortement sa région natale du Biafra, qui a déclaré son indépendance en 1967, un prélude à une féroce guerre civile qui entraina la mort d’un million de personnes et ne se termina qu’en 1970.

Ce conflit fut le sujet de la publication longtemps attendue de ses mémoires, finalement publiées sous le titre, There Was A Country: A Personal History of Biafra.

Même s’il fut largement reconnu dans le monde entier, Achebe n’a jamais été lauréat du Prix Nobel de littérature, contrairement à son compatriote Wole Soyinka, premier Africain à être récompensé par ce prix en 1986.

Dans un entretien à The Paris Review, Achebe expliquait comment au fur et à mesure qu’il lisait, il avait découvert à quel point les livres présentaient les Africains comme des sauvages.
« Des auteurs comme l’Américain Ernest Hemingway ont représenté la population noire africaine comme des sauvages et sont ainsi à l’origine d’un immonde blasphème, disait Achebe. C’est pourquoi j’ai décidé de tenter d’écrire des livres où les personnages étaient des Africains comme je les connais. »

Après des études à l’Université d’Ibadan, Achebe a travaillé à la NBC (Nigerian Broadcasting Corporation), avant de publier en 1958 son premier roman Things Fall Apart, premier ouvrage à présenter le point de vue des Africains et non plus celui des colons blancs.

Selon son éditeur, il vendra plus de 10 millions d’exemplaires dans 50 différentes langues. Quatre autres romans suivront.

Il écrira souvent sur sa frustration face à la corruption qui ravage le pays du continent le plus peuplé mais qui, malgré la manne pétrolière, laisse la plupart de ses 160 millions d’habitants vivre avec moins de deux dollars par jour.

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