Critique

Intolérable cruauté

Les frères Coen font leurs gammes dans la comédie avec ce film éminemment savoureux. Au coeur du projet, un couple d’interprètes on ne peut plus sexy et glamour: George Clooney et Catherine Zeta-Jones.

INTOLÉRABLE CRUAUTÉ, COMÉDIE DE JOEL ET ETHAN COEN. AVEC GEORGE CLOONEY, CATHERINE ZETA-JONES, JULIA DUFFY. 2003. ****
Ce vendredi 18 mai à 20h00 sur La Deux.

Le premier incarne un avocat de renom, spécialisé dans les divorces, auquel la réussite a spectaculairement souri, mais qui s’ennuie un peu dans une vie nettement plus riche matériellement qu’humainement. La seconde campe l’épouse trompée d’un très fortuné promoteur immobilier, pris en flagrant délit d’adultère, et qui semble promis à de très coûteuses compensations jusqu’à ce que l’as du barreau ne le fasse sortir du procès sans le moindre dommage. On imagine la fureur de la jeune femme ainsi spoliée… et qui va vouloir se venger du juriste jugé responsable de ses déboires. Entre ces deux-là, c’est un combat qui s’engage. Un combat où tous les coups ou presque seront permis…

Intolérable cruauté est une comédie à la fois légère, piquante, sensuelle et vacharde. La guerre des sexes s’y décline de mémorable manière, au fil d’une intrigue astucieuse et de rebondissements gonflés. Clooney est superbe, Zeta-Jones lui rendant coup pour coup dans un spectacle résolument jouissif pour peu qu’on apprécie l’humour un peu (voire très) méchant. Quel tandem, tout de même, que celui formé par Joel (ici réalisateur et scénariste) et Ethan (scénariste et producteur) Coen! Ces frangins au talent fou s’imposent dans tous les genres ou presque, du film noir (Miller’s Crossing) au western (True Grit) en passant par le fantastique (Barton Fink) et le polar (Fargo) sans oublier le domaine de l’inclassable où peut être situé le génial OVNI Big Lebowski.

LOUIS DANVERS

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