Critique

À la télé ce samedi soir: The Sound of Belgium

The Sound of Belgium © DR
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

L’incroyable documentaire de Jozef Devillé sur la New Beat est diffusé ce samedi sur Arte. À (re)voir sans hésiter!

Certains avaient 20 ans en 45. Mais quand on en a huit en 87, la New Beat, c’est des cassettes écoutées en loucedé à la récré sur un bon vieux walkman. Des badges jaunes et verts fluos échangés sous le cartable et des t-shirts à smileys trop larges achetés sur le marché… De l’avis d’experts comme Bill Brewster, auteur de Last Night a DJ Saved my Life, la New Beat, ce genre étrange et glacial qui tournait au ralenti (il est né en jouant des 45 tours à la vitesse des 33, accélérée de 8%) emmenant ses adeptes dans une transe hypnotique sous les lasers des boîtes de nuit, a constitué un moment déterminant dans l’Histoire de la musique électronique. Elle est même la plus grande contribution de la Belgique à son développement.

Jozef Devillé, qui a travaillé chez Dr Vinyl, passé pas mal de ses nuits au Fuse, et étudié la réalisation au RITS, l’école de ciné rue Dansaert, a planché pendant six ans sur le projet. Il est parti à la rencontre de Lou Deprijck, Dan Lacksman, Serge Ramaekers, producteur et cerveau des Confetti’s (The Sound of C) ou encore de Laurence Van Loo, fille du producteur mouscronnois Jean Van Loo (Patrick Hernandez…), patronne d’At The Villa, pour monter un documentaire trépidant, décalé, solidement ficelé, drôle mais pas moqueur sur la dance music au pays des moules frites.

C’est l’une de ses grandes qualités: chronologique et didactique, ce docu au traitement original ne reste pas enfermé sur son sujet et évoque à la fois la bataille de Waterloo, la construction du réseau autoroutier et les orgues mécaniques animant jadis les kermesses pour mieux raconter la nuit et le dancefloor belges… Financé en partie par les internautes (parce qu’il a fallu les payer, toutes ces images d’archives et que Jozef, ben, il roule pas sur l’or), The Sound of Belgium nous emmène au Boccaccio, qui attire la grande foule les dimanches, dans le marathon ininterrompu des discothèques, nous fait découvrir la recette de ces tubes qui influenceront la scène rave anglaise et marche sur les traces d’« une musique qui ne passait pas à la radio mais qu’il fallait sortir en boîte pour écouter », du temps où le navigateur Web n’était encore qu’un rêve planqué dans la caboche de quelques ados boutonneux.

Avis aux amateurs de salles obscures, The Sound of Belgium est toujours programmé pour l’instant au cinéma Aventure, qui se fait tout doucement une spécialité des documentaires musicaux. Aciiiiiiiid!

  • DOCUMENTAIRE DE JOZEF DEVILLÉ.
  • Ce samedi 22 novembre à 22h15 sur Arte.
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