Critique | Musique

Love Letters, le nouveau Metronomy en pré-écoute intégrale

Metronomy © Gregoire Alexandre
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Une semaine avant sa sortie officielle, Focus vous offre, en partenariat avec Deezer, le nouvel album de Metronomy en écoute intégrale en streaming. C’est par ici que ça se passe!

Love Letters, le nouveau Metronomy en pré-écoute intégrale

Et soudain, le vernis craqua… Il y a trois ans, The English Riviera figurait l’album pop parfait -brillant et hyper maîtrisé en façade, pratiquant l’humour tongue in cheek en coulisses. Quelques singles plus loin, Metronomy sera même récompensé par un joli succès public, une première. De quoi gonfler encore un peu plus le torse sur le nouveau Love Letters, et viser toujours plus haut? C’est mal connaître Joseph Mount, leader du groupe, décidément peu enclin à coller au cliché de la rock star britannique conquérante et arrogante. L’idée n’a pas changé: pratiquer une pop music romantique, à la fois accessible et porteuse du twist qui va la faire sortir du lot et lui permettre d’accrocher l’imaginaire de l’auditeur. Exemple avec The Upsetter qui lance l’album: Mount y chante avec des accents bowiesques, s’amusant surtout à retenir le dénouement du morceau, teasant l’oreille, attendant le dernier moment pour conclure. Après un album très produit et calé, Metronomy donne du mou, relâche la pression, glisse des fautes et des approximations: sur la fin d’I’m Aquarius, on entend littéralement sourire la batteuse Anna Prior, fatiguée de répéter ad libitum son « shoop-doop-doop-ah ». Partout, tout le temps, on retrouve aussi ces boîtes à rythme primitives à la Sly Stone/Shuggie Otis (Monstruous) ou ces synthés rachitiques (Reservoir et son intro à la Rectangle de Jacno). Délurés sur The English Riviera, ils sonnent cette fois plus mélancoliques. Même le tube sautillant Love Letters est introduit sur l’album par une fanfare triste. Coup de blues? Joli alors, et sans que Love Letters ne sombre dans le spleen plombant ou cafardeux. Exemple au milieu du morceau The Most Immaculate Haircut: le bruit des cigales, et tout à coup, un corps qui plonge dans l’eau… avant de remonter quelques secondes plus loin, pour quelques longueurs de brasses. On a eu chaud.

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Retrouvez notre interview et dossier complet Metronomy dans le Focus de ce vendredi 7 mars.

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