Critique

Play again

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Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

Pour des jeunes complètement addicts aux technologies virtuelles, il fallait bien un petit retour à la nature pour se recadrer…

DOCUMENTAIRE DE TONJE HESSEN SCHEI. ****

Ce lundi 26 novembre à 22h50 sur La Une.

« Je suis dans mon petit monde, et je contrôle tout ce qui s’y passe », décrit ce jeune garçon, quand il parle de son addiction aux jeux vidéo. Aux Etats-Unis, la vraie vie commence à perdre la bataille contre le monde virtuel: les enfants passent le plus clair de leur temps à l’intérieur, et dans une génération, les Américains se seront davantage confrontés aux jeux vidéo, à Internet et aux différentes formes d’inter-connectivité virtuelles qu’au monde concret, extérieur, celui des arbres, du vent, du bitume, des activités en plein air. Ce film sensible et malin de Tonje Hessen Schei, primé dans divers festivals, met le doigt sur cette question joliment philosophique. On peut en effet se demander à quoi ressemblera la société si ses membres décident de rester cloîtrés chez eux: quel est l’avenir des rapports sociaux, dans cette configuration?

Porté par la musique aérienne de Sigur Ros et les cordelettes anti-folk de Kimya Dawson, Play Again suit la trace de jeunes Américains aussi connectés à leur écran que perdus dans un environnement plus aéré. Ils sont jeunes. Et reconnaissent plus facilement les symboles digérés à la télé qu’une fleur ou un insecte. Effrayant? Pas forcément. A nuancer en tout cas. Divers spécialistes commentent ces évolutions dans un film qui, surtout, va accompagner ces gamins dans un camp de réhabilitation. Rien de militaire, heureusement. Juste une manière de se (re)connecter à la nature, en fabriquant des flèches, en coupant du bois ou en utilisant du lichen en guise de papier toilette. C’est juste et bien foutu.

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