Critique | Musique

Steve Lehman Trio – Dialect Fluorescent

Philippe Elhem
Philippe Elhem Journaliste jazz

JAZZ | Partagé jusque-là entre mainstream aventureux et avant-garde tempérée, Steve Lehman nous offre, avec Dialect Fluorescent, son disque le plus convaincant à ce jour.

STEVE LEHMAN TRIO, DIALECT FLUORESCENT, PI RECORDING 142 (CODAEX) ****

JAZZ | Partagé jusque-là entre mainstream aventureux et avant-garde tempérée, Steve Lehman nous offre, avec Dialect Fluorescent, son disque le plus convaincant à ce jour, un album où il se montre un peu plus Anthony Braxton que Jackie McLean (ses deux profs de saxophone), si l’on peut dire. Certes, Lehman ne s’embarque pas sans biscuits (ce n’est pas le genre de la maison) et joue Coltrane (Moment’s Notice), Duke Pearson (Jeannine), Bricusse & Newley (les co-auteurs de Goldfinger, chanson du Bond du même nom, avec Pure Imagination tiré du musical Willy Wonka and the Chocolate Factory) et conclut avec Mr. E de McLean. Si le répertoire de l’altiste n’a rien de bien révolutionnaire et que ses compositions, au nombre de quatre (l’une d’elles est divisée en deux), ne se distinguent pas de façon radicale des reprises, la manière de les aborder, liée à la formule instrumentale du trio basse-batterie, met à nu, comme jamais, l’instrumentiste. Aussi, à l’exception d’un long solo de contrebasse de Matt Brewer (avec aussi un Damion Reid, très actif, à la batterie), Steve occupe tout l’espace et se montre d’un mordant et d’une intensité jamais entendus jusque-là -mais toujours avec cette articulation parfaite qui reste sa marque de fabrique. Recommandé.

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