On était curieux de voir sur scène la nouvelle égérie de l’électro. Emmenée par des morceaux à la pointe de la hype, Uffie a dépassé la » branchitude » et s’est transformée en un vrai phénomène pop.
Prononcez « Uffie « , et vous aurez immédiatement une constellation de mots qui suivent : branchouille, collaborations de luxe (Pharrell Williams ou Pedro Winter, manager de Daft Punk et Justice), sexy,… surfait ? Arnaque ? Quand la planète hype s’émeut pour une personnalité, on prend toujours une pose suspecte. La présence d’Uffie à Dour était l’occasion de se confronter à la réalité.
Et quand elle monte sur scène, la jeune Uffie (22 ans) paraît presque timide. Elle regarde plus ses musiciens que le public. Mais ce n’était qu’une mise en jambe. L’Américaine va pratiquer la méthode crescendo et monter en puissance. Les chansons de son album Sex Dreams and Denim jeans prennent une dimension pop racée et fine qui impressionne en live. On est au-delà de l’électro. Cela sonne eighties, parfois hip-hop, c’est parfois même carrément planant. On sent (et on entend surtout) que des fameuses pointures ont travaillé sur ces morceaux.
Au fil du concert, Uffie se sent de plus en plus à l’aise. Elle parle beaucoup entre les morceaux. Elle a l’air contente d’être là. Et le public est de plus en plus séduit lui aussi. La chanson ADD SUV, initialement en duo avec Pharrell Williams, provoque joie et cris, et est un exemple d’écriture moderne. Vers la moitié de set, la chanteuse s’échappe et laisse ses deux musiciens nous faire danser pendant quelques minutes avec des mélanges de sons étranges et survoltés.
Uffie revient. Elle est maintenant complètement dans son concert. Elle bouge, se couche par terre, va la rencontre du public et provoque même une mini hystérie quand elle descend de la scène pour chanter dans les premiers rangs. La fin ne sera plus qu’une immense orgie électropop. Oubliez les images de poseuse et de chanteuse pour Parisiens branchés, Uffie est une véritable pop star (et avec de la musique nettement plus aboutie que Lady Gaga par exemple). Elle est en plus plutôt sympathique, comme à la fin du show où elle a pris le temps de signer quelques dédicaces et quelques » U » (pour Uffie) sur les bras de ses fans. Une fille à suivre.
Maxime Morsa, à Dour
