Hep Taxi embarque Roschdy Zem

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L’acteur et réalisateur Roschdy Zem embarque dans le taxi d’un Jérôme Colin étonnament fort peu taquin, comme subjugué par la personnalité qu’il course.

Au sein même de la rédaction de Focus, il nous est parfois reproché de parler trop régulièrement d’Hep Taxi! Qu’on se le dise, l’émission en tant que telle, alternativement captivante ou irritante, n’a rien d’un rendez-vous obligatoire. Juste, quand les invités sortent de la norme, on aime bien en parler.

C’était le cas pour Louis Chedid. C’est à nouveau le cas pour Roschdy Zem, l’un des acteurs les plus talentueux et les plus bluffants de sa génération. La classe incarnée en fait, convaincant dans les rôles drôles comme dans les drames, devant comme derrière la caméra. Face à un Jérôme Colin plus sobre que d’habitude, comme dépourvu de ses tics d’interview horripilants, l’acteur français, né de parents marocains, se révèle fidèle à lui-même: droit, carré, brillant.

On y apprend qu’il a vécu près de Malines, en famille d’accueil, ou que Springsteen fait partie de son panthéon. Sur le terrain intime, Jérôme Colin n’aura, globalement, droit qu’à la pudeur de son invité. Quand le présentateur lui fait lire une phrase d’Albert Cohen, censée faire rebondir l’acteur sur sa maman, Zem tranche dans le vif: « C’est très beau, mais pour plomber l’ambiance, c’est pas mal… » Rideau.

Même si rien de réellement transcendant ne se dégage des échappements du taxi, l’émission donne envie de replonger dans sa filmographie, et de faire connaissance avec celui qui démarra sa carrière avec Téchiné (J’embrasse pas). Avant d’embrayer vers la reconnaissance dans N’oublie pas que tu vas mourir, le superbe drame de Xavier Beauvois.

Depuis, à quelques rares exceptions près, croiser le nom de cet autodidacte au générique d’un film suffit généralement à y trouver de l’intérêt. D’Indigènes (Prix d’Interprétation Masculine reçu collectivement à Cannes) à 36, quai des Orfèvres en passant par le génial et méconnu Sansa (où il tient le rôle titre d’un vagabond flamboyant), Ma Petite entreprise, le pétaradant Go Fast ou La Fille de Monaco. A chaque coup, Roschdy Zem crève l’écran. Tout en se défendant au poil quand il enfile la casquette de réalisateur: après le très juste Mauvaise Foi, où il partageait l’affiche avec Cécile De France, on attend son prochain long métrage, Omar m’a tuer, avec autant de confiance que d’impatience.

Hep Taxi! Roschdy Zem, 22.45 sur La Deux.

Emission présentée par Jérôle Colin.

Guy Verstraeten

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