Deep in the Woods J2, riche en surprises et en idées

© Jérémy Piret
Maxime Delcourt
Maxime Delcourt Journaliste

La deuxième édition de Deep in the Woods se poursuit. Récit d’une deuxième journée parfaite où l’on a dignement fêté l’insouciance de l’été.

Il est rare que dans le monde mouvementé des festivaliers une deuxième journée ne rime pas avec gueule de bois. Croyez-le ou non, mais c’est en pleine forme que l’on se réveille. Pour les plus grincheux, le yoga prévu à 11h et la balade à vélo (60 km, tout de même) s’avèrent être de solides remèdes. C’est aussi ça Deep in the Woods: la spiritualité et le bien-être. Nous, on zappe.

En lieu et place, on se rend à l’exposition Tryptique où l’on se plonge dans les voyages visuels et sonores de Frédéric Alstadt, arty au possible, mais finalement très fins et captivants. En sortant, on s’étonnerait presque qu’il fasse aussi beau -il faut dire qu’après une telle quantité d’images organiques, nos repères sont un peu faussés. Mais quel bonheur d’observer parents et enfants, main dans la main et sourires aux lèvres, se rendre à l’étang pour se baigner. Il fallait bien ça pour oublier la rentrée, son stress et ses incertitudes.

Côté concert, c’est Gaëtan Streel qui donne le ton. Si leur nom ne dépasse pas un petit cercle d’initiés, ces jeunes liégeois, autoproclamés « les sept mercenaires », jouent sans complexes. Au milieu des bois, leur folk aérienne nous emmène loin, qu’on le veuille ou non. En quête d’un peu de fraicheur, on se réfugie au bord de l’île où Soumonces se prépare. Et c’est en toute détente que l’on s’attarde sur la noise pop, parfois fiévreuse mais salutaire, de ce jeune groupe qui semble prendre un réel plaisir à maltraiter les sons et les instruments: on passe allégrement du vuvuzéla au shruti box.

Après une pause longue de trois heures, Kiss The Anus Of Black Cat prend le relais. Juste histoire de redynamiser le tout, le trio, musicalement proche de Wovenhand, la magie en moins, enchaine les hymnes martiaux, à mi-chemin entre le krautrock et le psyché folk. Puis, An Pierlé ramène tout ce beau monde à la tendresse. Invitée surprise du festival, c’est seule, derrière son piano, qu’elle nous berce avec ses pop-songs, aussi douces que la peau d’une main aimante.

Et puisqu’on parle de gens qu’on aime, on file voir Moss sur la grande scène. Auréolé d’un joli succès, leur dernier album trouve ici un écho remarquable. Entre pop lyrique et rock imparable, les néerlandais prouvent une fois de plus que l’enchantement peut être sans limites et sans compromis. Bien sur, on pourrait s’attarder sur les morceaux, tribaux et très beaux, de Liesa Van Der Aa ou sur le mix éclectique du déjanté Bronco Billy, mais, au final, le concert de Moss restera comme le moment fort de cette deuxième journée.

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