Dour J3: Bon Iver, aux larmes citoyens

© Noah Dodson
Kevin Dochain
Kevin Dochain Journaliste focusvif.be

La classe américaine. Accompagné de huit musiciens sur scène, Justin Vernon a emmené sa folk vers d’autres sphères… Pour se vautrer lamentablement en fin de concert.

Imparable dès les premières notes. Commencer son concert sur Perth, au milieu d’un décor burtonien délabré illuminé de dizaines de photophores, sous le soleil fraîchement revenu sur la plaine de Dour, on imagine difficilement meilleure entrée en matière. La chanson parfaite exécutée à merveille par neuf musiciens habités, de quoi nous parcourir de frissons de la tête aux pieds sans crier gare. Combien de fois n’a-t-on d’ailleurs pas remis systématiquement l’aiguille en début de face A de son dernier album, Bon Iver?

Après une telle entrée en matière, pas évident de tenir la route pendant un peu plus d’une heure sur scène. La suite est faite de hauts (Minnesota, WI, le splendide Holocene, une très prenante version de Skinny Love…), mais malheureusement aussi de nombreux temps morts. Le son a beau être proche de la perfection (à neuf sur scène, les conditions sont proches de celles du studio), on manque un peu de volume. Et les intermèdes se font longs quand l’originaire du Wisconsin ne prend pas la parole (-« Prenez de la drogue! » -« Yeaaaah! » -« Non, je rigole… N’empêche, peu importe combien de fois quelqu’un dise ‘drogue’ sur scène, il y aura toujours quelqu’un pour crier ‘yeaaaah!’ dans la foule! »).

Mais surtout, Justin Vernon, qui a troqué pour l’occasion sa barbe contre d’épaisses rouflaquettes, se vautre magistralement sur le dernier morceau, Beth/Rest, véritable ode au mauvais goût. De l’autotune affligeant aux claviers que n’aurait pas renié Phil Collins, on tombe bien bas, surtout pour un final de concert. Heureusement, la gamelle est rattrapée par un rappel parfait sur For Emma. L’honneur est sauf!

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content