Les âmes de la forêt

© Takeshi Shikama

Elles sont pas bien grandes ces photographies. Pas très nettes non plus et le papier, légèrement jaunâtre en surprendra plus d’un.

Mais dès qu’on s’approche, attiré par cette brume murmurante, ce sont d’autres murmures que le photographe japonais tente de nous faire entendre. Ceux des âmes logées dans ces troncs sombres et filiformes qui semblent agités par les souffles rampant au-dessus des terres humides. Pour Takeshi Shikama, il ne s’agit pas d’une énième version du fantastique nippon mais d’une vraie et profonde expérience rencontrée lorsqu’il décide de quitter Tokyo et construit de ses mains sa maison en plein coeur de la nature. Au fil des jours, l’antique pensée shintoïste s’impose à lui. Depuis, avec l’aide d’une lourde chambre technique, il se laisse emporter par la respiration silencieuse des forêts. Et comme, par cette technique, le grande dimension des négatifs enregistre les moindres détails et moindres variations de tons, le résultat est stupéfiant. Et d’autant plus  » pictorialiste  » qu’il tire ses clichés au platine -palladium et les imprime sur un papier traditionnel japonais. Nous sommes moins convaincus par ses images prises hors du territoire japonais.

Guy Gilsoul

Bruxelles, Box Galerie. 88 Rue du Mail. Jusqu’au 18 mai.

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