Metroid Other M, et la femme entra dans le videogame

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Avec un gameplay à mi-chemin entre passé et présent, « Metroid Other M » se profile comme le plus original des épisodes de la longue saga.

La surprise avait décroché plus d’une mâchoire. En 1986, Samus Aran enlevait son casque en fin de partie. Bouche bée, une génération de nerds découvrait alors que le protagoniste robotique de Metroid sur NES était une femme. Un pied de nez inhabituel dans le monde exclusivement masculin des héros de l’époque. Depuis lors, Lara Croft et Joanna Dark sont passées par là, plaçant enfin la femme au centre de l’action. Mais contrairement à la sobriété de Samus, leur image se cantonnait à celle d’une pin up à reluquer. Un quart de siècle et une dizaine d’épisodes plus tard, confier la saga Metroid aux mains de la Team Ninja inquiétait donc plus d’un fan de la série.

Premier à avoir reproduit des balancés 3D de poitrines généreuses dans un jeu vidéo, la Team Ninja et ses jeux de baston sexy voire tendancieux (Dead or Alive: Xtreme Beach Volleyball) a toutefois réussi à tenir en laisse ses envies libidineuses.

Old vs New School

Habitué de jeux d’action sous amphétamines, le studio des Ninja Gaiden a même mis en sourdine son approche bourrine (mais efficace) pour jouer la carte de l’originalité et du compromis. Un entre-deux qui sourit aux amateurs des deux écoles de Metroid: celle des addicts aux gameplay plate-forme labyrinthique rétro et l’autre entichée de First Person Shooter.

L’air de rien, Metroid Other M joue en effet sur ces deux tableaux avec un doigté surprenant. On tient donc la manette de la Wii à l’horizontale pour diriger Samus avec la croix directionnelle tout en tirant avec le bouton 1. Des sensations old school charmantes. Et toujours cette approche un peu labyrinthique qui demande de trouver son chemin dans des dédales de couloirs. Ce côté exploratoire typique des premiers Metroid se double d’un mode de vue à la première personne s’activant automatiquement lorsqu’on pointe la télécommande à l’écran.

Trouver son chemin ou des pièces secrètes à bonus au fil des niveaux souvent claustrophobes du titre passera par cette vue FPS immobile, le joueur scannant le moindre détail du décor pour activer ou détruire une porte. Immersive, cette vue subjective sert également à balancer des missiles plus puissants sur des boss coriaces. Des phases rébarbatives, vu le temps nécessaire pour centrer son viseur.

Reste que la Team Ninja fluidifie l’action. La visée semi-automatique du tir à la troisième personne et la recharge infinie des obus et de la barre de vie en témoignent. Une vie infinie mais aussi mieux définie pour Samus. Car si les précédents épisodes taisaient son passé, Metroid Other M offre le grand déballage, racontant la suite du Super Metroid sur Super NES. Pas d’inquiétude pour les nouveaux venus. Metroid Other M a le chic de dérouler une histoire compréhensible sans connaître les événements antérieurs. Du grand Nintendo en termes d’accessibilité.

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Metroid Other M, édité par Nintendo et développé par Team Ninja, âge 16+, disponible sur Nintendo Wii.

Michi-Hiro Tamaï

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