Bons plans sorties pour le week-end de Pentecôte

Que faire en ce long week-end de Pentecôte? Comme chaque vendredi, Focus fait le tri dans l’agenda culturel et vous propose le meilleur du week-end.

MUSIQUE

Werchter Boutique
Où: Werchter (complet)
Quand: lundi 28 mai
Quoi: Va y avoir du lourd. Pour sa première « fiesta » de la saison, la plaine brabançonne de Werchter s’apprête à accueillir du solide, du burné, du bruyant. Ce 28 mai, lundi de Pentecôte, le festival Werchter Boutique recevra en effet, non pas l’Esprit Saint, mais la visite de Metallica. Les icônes du heavy metal connaissent bien le chemin pour avoir occupé à plusieurs reprises la tête d’affiche du festival titulaire qui a lieu chaque premier week-end de juillet. Mais cette fois-ci, la formule est différente. La bande à James Hetfield pourra disposer du podium à sa guise. L’objectif de la manoeuvre: rejouer sur scène leur magnum opus, le Black Album, dans son intégralité. Seule petite coquetterie: le groupe devrait dérouler les titres dans l’ordre inverse de l’album original.
Sorti en 1991, la même année que le Nevermind de Nirvana, le disque reste encore et toujours le plus connu des métalleux. Il contient notamment les tubes Nothing Else Matters ou Enter Sandman, ceux qui feront définitivement entrer le band dans le mainstream. Avec 28 millions d’exemplaires vendus dans le monde, le disque est en effet devenu le best-seller de Metallica. Pas étonnant donc de voir la date belge afficher sold out plusieurs semaines à l’avance.
Bonus supplémentaire: Metallica n’est pas venu tout à fait seul. En guise d’amuse-bouche, le public aura droit à des prestations éclair d’autres adeptes de riff lourds et saignants, avec notamment un concert des régionaux de l’étape Channel Zero, la venue de Mastodon ou encore celle des héros grunge de Soundgarden. De quoi assurer d’ores et déjà le line-up le plus bruyant de l’année…
www.werchterboutique.be

Open Live Project
Où: Petit Théâtre Varia, Bruxelles
Quand: samedi 26 mai
Quoi: Le concept sera inauguré le 26 mai prochain au Théâtre Varia, à Bruxelles. Il devrait attirer les fans de rap les plus curieux. L’Open Live Project, c’est son nom, reprend l’idée de la mixtape. Soit une compilation de morceaux qui s’enchaînent sans interruption. Sauf que celle-ci se fera en direct, sur scène. Six MC’s se sont lancés dans l’aventure (Masta Pi, Uncle Suel, Mc Youn-S, Neshga, Tyron x et Le Boy Krisy’B). Ils seront épaulés par deux DJ’s (DJ Ko Next et DJ Pooks) qui assureront les transitions aux platines. Histoire de rappeler que « la place du DJ dans un concert de rap est primordiale », insistent les organisateurs. Car il ne faut pas gratter beaucoup: aussi nouveau que puisse paraître l’idée de l’Open Live Project, elle réanime en réalité une vieille formule hip hop, quand celui-ci était plus volontiers collectif, voire collaboratif.
C’est bien dans l’air du temps. Le rap francophone est en effet en train de se prendre un bon coup de nostalgie. On évoque l’anthologie Rapattitude un peu plus loin (lire le Focus du 25 mai), résumant 20 ans de hip hop hexagonal. Mais ce n’est pas le seul signe que le milieu rap regarde de plus en plus souvent dans le rétroviseur. Récemment encore, l’Ancienne Belgique proposait au posse schaerbeekois De Puta Madre de remonter sur scène pour présenter son album culte, Une ball dans la tête. Un disque sorti en 1995… Un trip de quadra en mal de beat old school? A voir. Car du côté des jeunes groupes, le retour d’un certain esprit originel se fait également sentir. Les DJ’s, rangés depuis longtemps au vestiaire, retrouvent petit à petit leur place. En France, le rap de 1995 redonne un coup de fraîcheur au genre. De son côté, le duo Hazel, formé par deux Bruxelloises d’origine congolaise, vient de sortir un nouveau clip, dans lequel elles tombent les chaînes en or. Son titre: Bring Back The Rap…
www.lezarts-urbains.be

Brussels Jazz Marathon
Où: Bruxelles
Quand: du 25 au 27 mai
Quoi: C’est un grand classique, un incontournable du printemps. Pour la 17e fois, le Jazz marathon va « ambiancer » la capitale, les 25, 26 et 27 mai prochains. Année gourmande oblige, le visuel de l’événement présente un accordéon en forme de cuberdon (à moins que cela ne soit l’inverse). Pour autant, le menu, toujours entièrement gratuit, n’a pas changé. Il est porté sur la note bleue, déclinée sous ses formes les plus diverses, du swing au bop en passant par le blues ou des déclinaisons plus proches de la world ou des musiques urbaines (funk, hip hop…). Deux angles d’attaque: extérieur, avec 4 grandes scènes, réparties entre la Grand-Place, le Sablon, la place Sainte- Catherine et la place Fernand Cocq à Ixelles, et sur lesquelles on retrouvera e.a. Philip Catherine, Rêve d’Elephant Orchestra, Soledad… Ou alors, en passant la tête dans l’un des 200 concerts prévus dans les cafés, bars, clubs… En bonus, un mini-marathon le samedi au Sablon pour les plus petits, ainsi que des transports communs gratuits pour les marathoniens des vendredi et samedi soirs. A défaut d’une affiche réellement spectaculaire, et si le printemps décide enfin de s’y mettre, la recette paraît imparable…
www.brusselsjazzmarathon.be

Fuse
Où: Rue Blaes, Bruxelles
Quand: samedi 26 mai
Quoi: Tiens, le Fuse change à nouveau de nom… On ne parle pas des célèbres soirées techno, mais de l’endroit qui les abrite. N’ayant apparemment pas réussi à imposer la marque Blaes 208, il se rebaptise Fuse Event Space. Cela ne change pas grand-chose à la programmation du samedi soir. Ce 26 mai, le club bruxellois accueillera notamment un live du Brandt Brauer Frick Ensemble, déclinaison de l’esthétique techno en mode piano-batterie et cordes.
www.fuse.be

CINÉMA

Our Idiot Brother ***
En salles depuis le 23 mai
COMÉDIE | C’est l’histoire de Ned (Paul Rudd), un individu bon comme le pain, modèle de lymphatisme à même de faire passer le Big Lebowski pour hyperkinétique. Idéaliste comme ce n’est pas permis, avec ça, qualité faisant de lui un idiot pathologique aux yeux de son entourage, à commencer par ses trois soeurs.
Notre critique

Men in Black **
En salles depuis le 23 mai
COMÉDIE | À défaut de pouvoir crier au génie, loin de là, les nouvelles aventures des Men in Black se laissent regarder sans qu’on voie le temps passer.
Notre critique

De rouille et d’os ****
En salles depuis le 17 mai
DRAME | Comme toujours, c’est à la marge que Jacques Audiard est allé chercher les personnages de son nouveau film. Une incarnation, au sens le plus fort d’un terme signalant l’extrême « physicalité » d’un film âpre et prenant, aux images vibrantes et organiques, au grain réaliste et poétique pourtant.
Notre critique

The Dictator ***
En salles depuis le 16 mai
COMÉDIE | Ce n’est certes pas la divine surprise de Borat, fulgurant ovni cinématographique au pouvoir hilarant inversement proportionnel à sa correction politique. Mais The Dictator n’en vaut pas moins son pesant de rigolade subversive, et confirme le tandem Sacha Baron Cohen (auteur et acteur)-Larry Charles (réalisateur) au rang des créateurs comiques les plus savoureusement culottés et déjantés de leur temps.
Notre critique

EXPOS/SCÈNES

Marilyn & Me: A Memoir in Words and Photographs
Où: Galerie Taschen, rue Lebeau, Bruxelles
Quand: à partir du 20 mai
Quoi: Le mythe Marilyn est décidément inépuisable qui, 50 ans après la disparition de la comédienne, en fait l’effigie officielle du 65e festival de Cannes, alors même qu’elle se réincarne à l’écran sous les traits de Michelle Williams le temps de My Week with Marilyn. S’y ajoute, ces jours-ci, la publication, chez Taschen, d’un ouvrage du photographe Lawrence Schiller que prolonge une rare exposition bruxelloise: Marilyn & Me: A Memoir in Words and Photographs.
Schiller n’est certes pas n’importe qui, puisqu’il compta parmi les photographes conviés sur le tournage de Something’s got to give de George Cukor, l’ultime film de Marilyn Monroe. Il est ainsi l’auteur des fameux tirages pris à l’occasion de la scène de la piscine. Il allait aussi être à l’origine du célèbre Marilyn écrit par Norman Mailer en 1973, lequel immortalisait, avec le concours de 24 photographes de renom, les multiples facettes de la star. L’ouvrage qu’il publie aujourd’hui retrace sa contribution à la légende de Marilyn, l’histoire étant relevée d’une centaine de photos, pour la plupart inédites. Vingt clichés, iconiques, seront exposés à Bruxelles à partir du 20 mai.
www.taschen.com

Un uomo di meno
Où: Théâtre de la Place, Liège
Quand: du 25 mai au 3 juin
Quoi: Un homme de moins de Jacques Delcuvellerie/Groupov est presque une oeuvre testamentaire au sous-titre éloquent: Adieu Camarade Homo Sapiens. Avec entracte, ce spectacle-fleuve de 7h (spécialité de la maison) s’enfile comme une véritable fresque. A travers une biographie, réelle et fantasmée, de Mr Jack Delui (alias J. Delcuvellerie), on traverse littéralement le XXe siècle de l’après 45, avec ses luttes idéologiques, ses mouvements artistiques. La liberté, les désillusions, l’avenir du genre humain. Un spectacle crépusculaire où Mao et Trotski côtoient Bob Dylan, Pasolini, Warhol, le Velvet, Brecht, quelques scientifiques, etc. Car la scène, pluridisciplinaire d’images, de sons et de jeux multiples, rapporte les fantômes d’hier et interroge les catastrophes de demain. Dans l’ensemble, un émouvant retour vers le futur à onze interprètes, dont le metteur en scène, qui n’a pas oublié ses (ré)jouissances où une scène de Sade peut croiser une mémorable chorégraphie « hot » à la Britney Spears, voire une jungle à la Douanier Rousseau! Car les siècles se répondent…
www.theatredelaplace.be

Canvascollectie – Collection RTBF
Où: Bozar, Bruxelles
Quand: jusqu’au 10 juin
Quoi: Plusieurs raisons de ne pas rater l’exposition Canvas-RTBF. D’abord, la collaboration média flamand et média francophone qui est toujours une bénédiction dans un pays chatouilleux sur le communautaire. Ensuite, le plaisir de sentir un vent frais souffler sur la création belge en raison du fonctionnement de ce concours basé sur des candidatures spontanées. Ce n’est pas tous les jours que l’on a la chance de découvrir des artistes qui échappent au système -parfois éminemment relationnel et politique- des galeries et des institutions. Enfin, c’est le côté multidisciplinaire -photo, peinture, sculpture…- qui séduit. Au total, le Palais des Beaux-arts accueillera une sélection vivifiante d’oeuvres issues des trois communautés linguistiques.
www.bozar.be

OFFestival
Où: Garage29, Schaerbeek
Quand: du 25 mai au 3 juin
Squatter des lieux industriels, vivre et y travailler, des artistes l’ont fait. Tôt ou tard, la porte s’ouvre au public et aux autres artistes. A Bruxelles, pas mal de lieux alternatifs existent, comme à Schaerbeek où le Garage29 présente la deuxième édition de son OFFestival. Au menu: danse/performance/cirque, sept spectacles invités, six soirs « Garage29 ». A découvrir: Aurora, solo minimal inspiré des « enfants sauvages », Your Majesties, où un homme en costard-cravate prononce un discours d’Obama sur des glissements de mouvements. The Dinner exécute une recette de sons et de gestes… En invité, ce jeune festival reçoit Juan Navarro, un des comédiens du théâtre cinglant de Rodrigo Garcia! Ici, avec une vingtaine d’artistes de Bruxelles, il présente le résultat d’une semaine d’atelier -très « théâtre physique »- sur le thème de « la guerre et autres mirages ». Un intéressant OFFestival, à peine médiatisé: l’objet rare est à saisir.
www.garage29.be

Migrations
Où: Théâtre Varia, Bruxelles
Quand: du 24 mai au 2 juin
Quoi: Koltès dans un « hangar » a plus de gueule que dans une salle à l’italienne. Des spectacles font parfois « tache », coincés sur le plateau dont ils disposent. Ceux qui ont le choix d’explorer des lieux inédits recréent forcément un rapport plus singulier avec le spectateur. Cette semaine, au théâtre Varia reconfiguré, la compagnie Mossoux-Bonté glisse sept danseurs aux long manteaux sur une… patinoire pour nous parler de… Migrations. De ce spectacle, créé lors de la récente Biennale de Charleroi/Danses, dans la patinoire du coin, dans le froid, munis de couvertures rêches, on a vu surgir de la brume un groupe qui -voulant nous rejoindre- s’égare sur la route. Mélancolie en clair-obscur, glissant sur la glace, fendant l’air, Migrations réussit à nous parler de la liberté de se déplacer au monde, et de ses obstacles. « Sur la glace parce que le corps file et se déplace sans contrainte. » Très forte, la poésie évoquant la réalité des migrants sans tomber nécessairement dans le réalisme. D’autres s’en occupent qui proposent des spectacles « jeux de rôle » intéressants, invitant par exemple le spectateur carrément à table, au théâtre ou en appartement. Drôle, le spectateur devient « personnage ». Autre intimité, avec la performance. On en reparle la semaine prochaine mais le festival Trouble aux Halles propose une Wunderkammer Soap pour quelques spectateurs. Et pour cause, deux performeurs ont prévu un triptyque atypique: dans une cuisine (Faust), une salle de bains (Didon) et une chambre (Léandre)… à l’Hôtel Bloom! Ovni aussi au festival Danses Marni, avec la place Flagey envahie de danseurs « dans » des bulles de ballons pour des Distorsions urbaines… Au théâtre, quand le spectacle s’occupe de sa scène, et vogue judicieusement ailleurs, il décloisonne les imaginaires, ré-active les spectateurs, et nous évite d’avaler des spectacles formatés…
www.varia.be

Asphalte #0: Biennale d’art urbain, Inside Out/Smile!
Où: centre-ville de Charleroi
Quand: du 26 mai au 12 août
Au-delà du « pour » et du « contre », on ne peut en toute bonne foi contester une dimension essentielle de l’art urbain: la volonté de se réapproprier la ville, toile de fond bétonnée de tant d’existences en manque d’horizon. Une récente initiative du B.P.S. 22 en fournit une preuve supplémentaire. Nom de code? Asphalte, soit une nouvelle biennale d’art urbain dont le numéro zéro entend permettre à tout un chacun de contribuer au changement de l’image de Charleroi. Modus operandi? L’événement prend appui sur INSIDE OUT, le fameux projet photographique de JR qui offre au citoyen lambda la possibilité d’imprimer une image à son effigie, selon le scénario de son choix, et de la coller en rue dans la foulée. Afin de battre les grosses caricatures en brèche, c’est le mot d’ordre de Smile! qui a été choisi pour constituer la trame de fond d’Asphalte #0. Quoi de mieux qu’un large sourire adressé tant à la vie qu’à la ville pour faire la démonstration d’un autre Charleroi? Au total, ce sont plus de 700 citoyens qui ont décidé de répandre l’optimisme, en se fendant de leurs plus beaux sourires, par le biais de ces immenses tirages affichés en divers lieux du centre (Vigie de l’Université du Travail, Charleroi/Danses, Charleroi/Expo, Ciné Le Parc, Bâtiment du Ministère des Finances…).
http://bps22.hainaut.be

L.H., J.B., L.D., J.F.Pl., N.A., M.V.

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