Couleur Café J2: Zaz, Xavier Rudd, Andy Allo et Acoustic Africa

Philippe Cornet
Philippe Cornet Journaliste musique

Samedi soir. Aaaaaaah, le soleil est revenu, même que la lumière est exceptionnelle lorsqu’elle dore le site sur tranche vers 21 heures, et du coup, l’espoir reprend.

Crac, cela s’enchaîne. Pour certains, mal –Zaz, dixit un confrère, succombe à un gros trou de mémoire en plein set de chansons pétaradantes- et pour d’autres, beaucoup mieux. Parmi ceux-ci, Patrick Wallens, boss de CC, l’air un peu éreinté déjà mais néanmoins béat, nous annonçant avec pudeur, le score du weekend: 82 000 spectateurs, soit le PLUS GROS COULEUR CAFE de l’histoire, même si le héros personnel de Pat’ (Sean Paul) a rentré un mot d’excuse pour ne pas venir (lol). On est content pour lui, merci. On s’en va donc compter le nombre d’instruments que trimballe Xavier Rudd sous le chapiteau Univers: de drôles de trombinoscopes, didgeridoo compris, qu’il emploie comme un armada de pipelettes, tuyaux, pipes et autres cornemuses australiens. Cela fait un peu penser à la vignette Asterix, lorsque Assurancetourix se met à chanter et à faire vibrer les cordes: moitié soundtrack de film d’épouvante, moitié blues crispé des Alpes. Et même une troisième moitié de vibrations pour parler en secret avec les aborigènes. Oui, depuis Tour & Taxis. Donc, on oublie de compter (les instrus) et on file répertorier les franges de la veste d’Andy Allo: loin d’être un opérateur téléphonique au prénom benêt, cette accorte jeune fille née en 1989, camerounaise d’origine s’est un moment retrouvée dans le band de Prince. Reconnu pour son choix de femmes à la plastique discrète et vertueuse. Bref, annoncé par une bande de cuivres éructants, Andy (…) débarque avec sa jaquette Sly Stone, tailladée dans le blanc éclatant comme ses bottes, glamo-sexy-kitsch. On en oublierait la musique de l’accorte jeune fille -rappelons-le- à l’afro proéminente: il y a là, un peu de Supremes dans le déhanchement vocal oeil de biche et aussi du Bob Marley (encore) qu’elle cite d’ailleurs le temps de quelques mesures de Waiting In Vain. A suivre donc la petite. Faudrait pas négliger les racines de CC exemplifiées par Acoustic Africa, projet qui rassemble, sur la scène Move, trois vocalistes africaines: la bruxello-ivoirienne et bassiste qui slappe plus vite que ses cordes, Manou Gallo, l’ivoirienne également Dobet Gnahoré -percus- et la guitariste camerounienne Kareyce Fotso. Toutes trois chantent un répertoire bourré de funk, de décontraction proverbiale et de grigri mélodique. Les gens adorent: ils n’ont pas tort, c’est entraînant et ensoleillé, comme les rayons de mi-soirée qui viennent s’écraser sur la fameuse merde, euh, sculpture-cerveau déjà mentionnée dans nos précédentes éditions…

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